Football : les coups de pied arrêtés, la botte secrète des Ruthénois ?

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  • La tête de Pierre Bardy à la suite d’un corner de Pierre Ruffaut a fait la différence.
    La tête de Pierre Bardy à la suite d’un corner de Pierre Ruffaut a fait la différence. Photos J-L.Bories
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Centre Presse

Fébrile contre le Paris FC, Rodez s’est remis dans le sens de la marche grâce à une de ses armes favorites : les coups de pied arrêtés. Une force qui avait fait le succès de la formation sang et or en National et qu’elle compte utiliser à bon escient à l’échelon supérieur.

Les saisons se suivent et les effets de la potion magique ne s’estompent pas à Rodez. Invaincue à l’issue de la troisième journée de Ligue 2, la formation sang et or le doit beaucoup à son abnégation mais aussi à un ingrédient qui lui a permis d’accéder à la deuxième division l’an passé : les coups de pied arrêtés.

Phase de jeu essentielle dans le football moderne, elle constitue la marque de fabrique des hommes de Laurent Peyrelade. Qui en ont encore usé, vendredi soir, au Stadium de Toulouse, contre le Paris FC. But sur corner dans les arrêts de jeu du match, coup franc de Pierre Ruffaut qui touche la transversale, combinaison infructueuse Ruffaut-Bonnet dans la surface parisienne, autant de pincées savamment saupoudrées qui démontrent l’utilisation méticuleuse faite par les Ruthénois en ce domaine. Le "druide" Laurent Peyrelade ne manquait pas de le souligner après-match. "Je pense que ça a été la grande force de mon équipe", reconnaissait-il à chaud.

Travaillés la veille de match

Les actuels quatrièmes au classement mijoteraient-ils en secret une recette miracle, à l’abri des regards, dans les installations du Trauc ? Pierre Bardy, un des héros de la rencontre, lève une partie du mystère. "Chaque veille de match, nous passons une demi-heure à trois-quatre d’heure à travailler les frappes et les placements ". Un élément de base, certes, mais qui ne constitue pas la clé de la méthode ruthénoise.

La différence prend véritablement forme dans le degré de répétition des exercices, réalisés en phase offensive ou défensive. "On étudie le positionnement et on effectue sans cesse des rappels, précise Pierre Ruffaut, le tireur du corner victorieux. Le coach appuie là-dessus mais nous savons que c’est une arme importante, y compris en Ligue 2."

Ces deux composants s’accompagnent d’une somme de "petits détails". Premier d’entre eux, la communication en dehors et sur le terrain, précieuse lorsqu’un match vous échappe. "Le corner d’avant, Pierre le tire et deux joueurs parisiens se placent juste avant moi, au premier rideau, pour la dégager, révèle le capitaine du Raf. Je suis allé le voir et je lui ai dit que si on en avait un autre avant la fin, ce serait bien qu’il place le ballon juste derrière ces deux mecs pour que je puisse arriver et couper le ballon". Des propos suivis d’effet, peu avant le coup de sifflet final.

"Surprendre l’adversaire"

Ajouté à ceci une constance en matière d’effectif, un onze quasi similaire à celui de la saison précédente et le moindre curieux comprendra que jaillissent de cette fusion quelques automatismes. "Sur les coups de pied arrêtés, je connais la zone et les points forts de Pierre, complète le milieu de terrain à l’origine de nombreux coups de pied arrêtés dangereux vendredi soir. Ça a fait notre force l’an dernier, à nous de la perfectionner."

À défaut de maîtrise, la potion miraculeuse pourrait jouer quelque vilain tour. À l’instar du but parisien encaissé en contre durant cette même rencontre. "Si on ne tente pas des choses, on ne pourra pas les louper", nuance toutefois Pierre Bardy qui rappelle la mise en garde du "druide" Peyrelade effectuée dans les vestiaires à la fin des quarante-cinq premières minutes de jeu.

"Laurent (Peyrelade) veut mettre en place des combinaisons afin que nous puissions surprendre nos adversaires et qu’ils ne décodent pas notre jeu, appuie Pierre Ruffaut lorsqu’il évoque cet événement malencontreux. Nous nous sommes trompés, c’est vrai, mais il faut faire preuve d’intelligence pour rebondir."

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