Incendie à Millau : le difficile retour à domicile
Après une période de relogement provisoire dans des hôtels, des sinistrés ont pu, dès samedi, regagner leur appartement. "Trop tôt", pour certains.
Les ouvriers de l’office public HLM de la ville étaient encore à pied d’œuvre vendredi, dans la cage d’escalier de la résidence des Cerisiers, dans le quartier de Malhourtet. L’immeuble a été la proie d’un incendie, parti semble-t-il des compteurs à gaz du rez-de-chaussée, dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 août.
Moins d’une semaine plus tard, les lieux portent encore les stigmates de ce feu, dont tout laisse à penser qu’il a été allumé de manière intentionnelle . Il subsiste des traces encore bien visibles de l’incendie. Une forte odeur de fumée persiste également.
Et ce, malgré la décontamination (élimination de la suie, notamment) et l’assainissement, réalisés au sein des parties communes.
Mère et fille ont sauté du balcon au 1er étage
Dix-sept foyers, soit 36 personnes, avaient dû être évacués. Une vingtaine de sinistrés avaient été relogés dans différents hôtels de la ville.
Une prise en charge réalisée par Aveyron Habitat, l’OPH départemental. Des sinistrés parmi lesquels figurent Sylvie Belgour et sa fille. Toutes deux vivent dans l’un des appartements situés au premier étage de la résidence.
La nuit du drame, c’est l’incendie qui les a réveillées en pleine nuit, vers 2 h 46. Sylvie Belgour a été l’une des premières à donner l’alerte en appelant les pompiers.
Incapables de sortir de leur logement alors que les flammes s’emparaient du palier, elles ont été obligées d’évacuer le premier étage depuis leur balcon. Elles ont également aidé d’autres résidants à sortir de leur appartement. Un épisode extrêmement traumatisant.
"On nous met dehors"
Mais ce que Sylvie Belgour qualifie de "cauchemar" semble ne pas prendre fin. Après cinq nuits dans un hôtel du centre-ville, mère et fille disent avoir été contraintes, vendredi matin, de regagner leur logement.
"On nous a demandé de quitter l’hôtel avant midi. Alors qu’au départ, on nous a parlé d’une dizaine de jours, le temps de nettoyer l’immeuble et de faire certains travaux, désapprouve la mère de famille. On nous dit que nous n’avons pas d’autre solution que de rentrer chez nous, mais c’est trop tôt. On nous met dehors."
Vendredi matin, son appartement était encore embaumé d’une très désagréable odeur de fumée. En plus des bruits incommodant des ouvriers au travail sur le palier, et des nombreuses traces laissées sur le sol du logement par les pompiers après leur intervention. "Nous n’avons plus de gaz non plus", relève encore Sylvie Belgour. Un désagrément qui devait être en partie réglé dans la journée, avec l’installation d’un chauffe-eau électrique.
Tandis qu’une nouvelle colonne de gaz est déjà en cours de réalisation. Ce qui n’empêche pas la résidente de s’inquiéter. "Et si l’incendie avait fragilisé les murs de mon appartement ? Voire ceux de l’immeuble ? Nous avons une énorme inquiétude de dormir chez nous…"
L’OPH tempère
Joint vendredi au cours de l’après-midi, l’OPH confirme qu’il a proposé, dès jeudi, aux personnes qui le désiraient de regagner leur domicile. "La plupart des locataires souhaitaient rentrer chez eux, indique un responsable de l’office, qui se montre rassurant, par ailleurs, sur l’état du bâtiment. On voulait offrir aux résidents la possibilité de rentrer. Les personnes sont libres de faire ce qu’elles souhaitent. Si elles estiment que c’est trop tôt, ou que ce qu’on a mis en place n’est pas suffisant, on ne met personne dehors."
Sylvie Belgour, seule résidente croisée sur les lieux de l’incendie vendredi, se dit "un peu seule" face à son désarroi. En soirée, elle indiquait avoir réussi à faire nettoyer son logement et à se faire remettre une plaque électrique. Un moindre de mal, avant de passer la première nuit chez elle depuis le drame.
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