Rodez. L’émergence du leader

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  • Le jour de l’action, Bové prend la parole sur une remorque.
    Le jour de l’action, Bové prend la parole sur une remorque.
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v. g.

Âgé de 46 ans en 1999, José Bové est établi à Montredon-du-Larzac depuis 1976, sur des terres ravies à l’Armée. Au sein du groupement agricole de Saint-Sauveur, il veille sur un troupeau ovins viande de quelque 300 têtes. Mais c’est avant tout un homme engagé.

L’éleveur de brebis né à Talence (Gironde), est de tous les combats aux côtés des paysans, depuis la lutte contre l’extension du camp militaire sur le Larzac, dans les années 1970. Il participe naturellement, en 1987, à la création de la Confédération paysanne. Anti-militariste, il prend part, dans l’océan Pacifique, aux opérations contre les essais nucléaires. On le retrouve également au soutien des mouvements indépendantistes tahitiens, ou encore kanaks. Dès le début des années 1990, il s’est aussi lancé dans la lutte contre les OGM. En 1998, il sera ainsi condamné à huit mois de prison avec sursis (et 500 000 F d’amende) pour la destruction d’un stock de semences transgéniques du groupe suisse Novartis, à Nérac, près d’Agen. Ce procès permettra de généraliser le débat sur les OGM en France. Toujours en 1998, un an avant le "démontage" du McDonald’s, il fait également partie des membres fondateurs d’Attac, l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne

En moins d’une année, José Bové est passé de l’ombre (très relative) à la lumière, en évitant toutefois la surexposition. Il dit, à cette époque, appliquer une méthode "démonstrative et pédagogique" : "La première préoccupation quand on mène une action syndicale, c’est qu’elle soit juste, et la cible justifiée. L’action doit être porteuse de sens, vecteur de pédagogie. Elle doit servir à illustrer un propos. L’action, tu la mènes avec l’objectif d’être entendu, d’être compris. La compréhension passe par un médium, l’image."

D’aucuns savaient de longue date qu’il ne manquait qu’une étincelle pour que son discours embrase la planète. Et pour que le militant inlassable de la Confédération paysanne, habitué aux coups de force, ne devienne un authentique leader d’opinion. L’éleveur de Montredon a craqué l’allumette un beau matin d’août 1999, lorsque lui et ses amis ont démonté un fast-food à l’effigie du clown Ronald.

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