Trafic de voitures volées : huit Ruthénois interpellés
Ils sont accusés d’avoir revendus plus d’une centaine de véhicules volés de l’autre côté des Pyrénées à des concessionnaires du département ou directement via des sites d’annonces. Le parquet de Rodez a été saisi de l’affaire.
Un an et demi d’enquête entre l’Espagne et la France, quarante arrestations, 4,5 millions d’euros amassés… Huit trentenaires ruthénois, accusés de revendre des véhicules volés de l’autre côté des Pyrénées chez des concessionnaires du département ou directement via des sites d’annonces, viennent d’être interpellés et présentés au parquet de Rodez, saisi du dossier. Au terme d’une enquête qui aura mobilisé la gendarmerie française, la Guardia Civil espagnole et Europol.
Tout a commencé au début de l’année 2018. Là, un centre de contrôle technique près de Madrid (Espagne) donne l’alerte, en voyant défiler un grand nombre de véhicules aux papiers douteux. Les enquêteurs parviennent alors à remonter la trace de voleurs dans la banlieue de la capitale espagnole… « Au début, ils volaient juste par la force, en cassant la serrure. Puis, ils ont utilisé une autre méthode en utilisant des grues : ils repéraient la voiture qu’ils voulaient voler dans la rue, puis ils s’approchaient avec un camion de dépannage, soulevaient la voiture, et l’emmenaient dans un endroit pour faire changer l’immatriculation, falsifier le numéro de série du châssis et faire de faux documents », a expliqué Carlos Leal, capitaine de l’Unité centrale des opérations de la Guardia Civil, au micro d’Europe 1 avant de poursuivre : « À la fin, ils louaient des véhicules dans toute l’Espagne, sous une fausse identité, et ne les rendaient pas à la fin de la location. »
Des véhicules de 20 000 à 40 000 €
Et selon l’enquête, tous ces véhicules volés de l’autre côté des Pyrénées terminaient leurs courses à… Rodez ! Puisque les huit Ruthénois interpellés sont accusés d’avoir réalisé plusieurs allers-retours entre le Rouergue et l’Espagne pour revendre les véhicules volés dans le coin. Soit chez des concessionnaires aveyronnais, soit via des sites d’annonces, après les avoir enregistrés en bonne et due forme dans la base officielle.
À chaque fois, les véhicules, de moyenne gamme dont la valeur oscillait entre 20 000 et 40 000€, étaient revendus à un prix plus bas que le marché.
En tout, pas moins de 118 véhicules ont été suivis durant l’enquête, notamment par la brigade de recherche de la gendarmerie de Rodez et l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante.
Le montant total du préjudice est estimé à 4,5 millions d’euros. Saisi du dossier, le parquet de Rodez n’a pas souhaité donner davantage d’informations sur l’arrestation des huit Ruthénois. « C’est à l’instruction », nous a-t-on confié…
Affaire à suivre.
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