Virus Zika : des anticorps produits par la femme enceinte infectée pourraient être à l'origine des malformations foetales

  • L'étude montre que le risque de donner naissance à un enfant atteint de microcéphalie pourrait être lié à la façon dont le système immunitaire réagit contre le virus Zika.
    L'étude montre que le risque de donner naissance à un enfant atteint de microcéphalie pourrait être lié à la façon dont le système immunitaire réagit contre le virus Zika. jarun011/Istock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Des chercheurs américains ont étudié les liens entre les risques de microcéphalie et les infections in vitro au virus Zika. Les scientifiques suggèrent que ces lésions cérébrales foetales pourraient paradoxalement être liées aux anticorps produits par le système immunitaire pour combattre le virus.

Transmis par le moustique-tigre, le virus Zika peut s'avérer dangereux pour la femme enceinte et son bébé à naître. Si le virus pénètre dans les cellules de la mère, il peut en effet provoquer une microcéphalie, malformation du nouveau-né qui se traduit par une tête sous-développée. La microcéphalie est une infection rare, mais l'épidémie de Zika qui a démarré en 2015 au Brésil a entraîné une hausse importante de cas chez les nouveaux-nés. 

Dans cette nouvelle étude, une équipe de scientifiques de l'université Rockefeller (New York, Etats-Unis) a analysé des échantillons de sang de 150 femmes enceintes porteuses du virus, tous prélevés au Brésil lors de l'épidémie de Zika en 2015.

Décrits dans le Journal of Experimental Medicine, les travaux montrent que le risque de donner naissance à un enfant atteint de microcéphalie pourrait être lié à la façon dont le système immunitaire réagit contre le virus.

Une piste à explorer pour le développement de vaccins

"Chez les mères qui ont accouché de bébés atteints de microcéphalie, des anticorps spécifiques de Zika présentaient des caractéristiques moléculaires qui semblaient corrélées avec la maladie", notent les chercheurs.

Confirmée par des analyses similaires effectuées sur des macaques femelles en gestation, cette théorie suggère qu'au lieu de protéger l'organisme contre Zika, les anticorps incriminés pourraient aider le virus à pénétrer dans les cellules maternelles, ce qui aurait pour effet d'augmenter le risque de lésions cérébrales fœtales.

"Bien que nos résultats ne montrent qu'une corrélation à ce stade, il pourrait y avoir des implications significatives pour le développement de vaccins", estime le Pr Davide F.Robbiani, qui a dirigé l'étude. 

La prochaine étape consistera à mener d'autres recherches pour déterminer quels types d'anticorps pourraient être nocifs pour les bébés à naître et par quels mécanismes ils favorisent les dommages fœtaux, précisent les chercheurs. 

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