À Millau, le 30 juin 2000 est à marquer d’une pierre blanche

  • Le premier jour du procès de José Bové voit une mobilisation exceptionnelle dans les rues de Millau.
    Le premier jour du procès de José Bové voit une mobilisation exceptionnelle dans les rues de Millau. M.L.
Publié le
Victor Guilloteau

Un an après. La première journée du procès de José Bové et des neuf autres inculpés, le 30 juin 2000, est à marquer d’une pierre blanche. Toute la journée sur le Mandarous, et jusqu’au soir pour les concerts à la Maladrerie, des dizaines de milliers de militants gagnent Millau.

Ce 30 juin 2000, premier jour du procès de José Bové, voit une mobilisation exceptionnelle dans les rues de Millau. C’est une véritable marée humaine qui déferle sur la ville, façon "Woodstock de l’anti-mondialisation". "Ce vendredi 30 juin, nous doublerons la population de Millau. "

Pari gagné pour la Confédération paysanne et le collectif de soutien aux co-inculpés, qui réunissent autour de la place du Mandarous jusqu’à 35 000 personnes, au plus fort de la journée.

Depuis le ciel, on ne voit plus un centimètre carré de bitume. Tous sont venus témoigner leur soutien à José Bové et à ses amis, les "Dix", comme on les appelle désormais, prévenus du "démontage" du McDo perpétré l’année précédente. Au total, deux trains spéciaux et 400 autobus vont converger vers Millau, sans compter les milliers de voitures personnelles stationnées aux portes de la ville, comme aux plus belles heures de la lutte du Larzac.

À la mi-journée, la "charrette des condamnés" fend la foule vers le palais de justice, au-dessus d’une mer de manifestants et de drapeaux

L’ambiance est à peine croyable. Durant deux jours, le rendez-vous fait de la sous-préfecture le point de convergence de la France entière.

Marché fermier, tribunal citoyen pendant toute la durée du procès, mais aussi forums, animations de rues et meetings (Michel Tubiana, Susan Georges, Vandana Shiva, Lori Wallach et José Bové en rock star), la bonne humeur n’a jamais quitté les participants, dans une atmosphère festive et bon enfant.

Les avenues, boulevards et places de Millau voient des milliers de personnes déambuler, sans le moindre incident.

À la sortie du palais de justice, samedi 1er juillet, Bové et les siens sont acclamés sur les marches du tribunal, avec des cris de " On a gagné !" et "Libérez José Bové !".

La presse du monde entier (plus de 70 médias accrédités) immortalise le moment. Les inculpés ont le visage radieux, le poing levé.

Le verdict est placé en délibéré au 13 septembre, mais la mobilisation populaire a déjà largement dépassé tous les espoirs.

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