Le site archéologique des Touriès livre ses secrets

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  • Philippe Gruat (en bleu) au pied du squelette découvert lors de cette campagne de fouilles.
    Philippe Gruat (en bleu) au pied du squelette découvert lors de cette campagne de fouilles. Photos Ph.H.
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Philippe Henry

Près du hameau du Vialaret et du village de Saint-Paul-des-Fonts, le site archéologique des Touriès connaît sa onzième campagne de fouilles. À nouveau, des centaines d’objets ont été mises au jour par les équipes de Philippe Gruat.

Face au cirque naturel de Saint-Paul-des-Fonts, dans le Sud Aveyron, le site archéologique des Touriès n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Après onze campagnes de fouilles, les archéologues du service départemental ont mis à jour de nouvelles pièces, des stèles, des ossements, permettant d’appréhender un peu plus toute la richesse de ce sanctuaire héroïque.

En cet après-midi d’août, un vent chaud et sec balaie le plateau des Touriès.

Les archéologues bénévoles – au nombre de vingt pour cinq salariés – époussettent patiemment le contour des stèles, extraient de précieux fragments, d’os, de flèches, témoignages des siècles passés. Plusieurs centaines d’objets sont découverts lors de chaque campagne.

Philippe Gruat, directeur du service départemental d’archéologie, déambule parmi eux puis, s’arrête devant une sépulture isolée, datée du haut Moyen Âge (500 ap. J.-C. – 1 000 ap. J.-C.) en bordure du site. Une boucle en bronze se détache des ossements, d’un homme, attestant de l’importance du personnage enterré là.

Cette année, d’autres découvertes sont à mettre au crédit des archéologues : des fondations d’un bâtiment à l’origine d’un podium commémoratif qui va influencer sur l’organisation du site, d’autres fragments d’objets, etc.

Site préservé

"Une preuve supplémentaire du caractère majeur du site des Touriès", se réjouit Philippe Gruat.

Les principales pièces découvertes datent de l’âge du fer (vers 1100 av. J.-C. dans le monde méditerranéen). Des stèles particulièrement rares, "de véritables œuvres d’art", se félicite Philippe Gruat, ont été mises au jour par hasard, comme dans de nombreux cas, au moment du labour des champs.

Toutes ces découvertes permettent aujourd’hui "de saisir le fonctionnement d’un sanctuaire héroïque, poursuit Philippe Gruat. Le site présente un intérêt régional. On y rendait hommage à l’élite guerrière de l’époque."

"Ce site est particulièrement riche car il a été préservé, il est resté dans son jus, assure l’archéologue. Nous avons découvert une quarantaine de fosses d’ancrage, un alignement de stèles monolithes en grès." Certainement ont été toutefois brisées volontairement. Est-ce en raison d’une compétition entre dynastie et lignage guerrier ? Les réponses apportées par l’archéologie restent forcément imprécises. Mais les recherches effectuées sur le site ont toutefois permis d’éclairer plus en détail le mode de vie des sociétés de cette époque. Toutes ces découvertes, et en particulier les stèles guerrières, sont notamment visibles au musée archéologique de Montrozier.

Encore deux campagnes de fouilles sont programmées. Le travail des archéologues s’achèvera-t-il par de nouvelles découvertes, tant le site des Touriès semble chargé d’un riche passé ?

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