E. Wargon à Rullac : "La transition ne doit pas se faire à n’importe quel prix"

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  • La représentante du gouvernement a longuement échangé avec les divers intervenants.
    La représentante du gouvernement a longuement échangé avec les divers intervenants. Photo J.B.
  • La représentante du gouvernement a longuement échangé avec les divers intervenants.
    La représentante du gouvernement a longuement échangé avec les divers intervenants. Repro CP
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Centre Presse

La secrétaire d’État à la transition écologique, Emmanuelle Wargon, a participé, hier à Rullac, à un pertinent débat sur les énergies renouvelables.

La secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, croit à l’échange. Et les échanges ont été particulièrement nourris, hier matin, dans la salle des fêtes du village de Rullac-Saint-Cirq, où la représentante du gouvernement a pris part à un débat sur les énergies renouvelables. "Vous êtes ici au cœur de la ruralité", lui a adressé Patrick Robert, le maire de cette commune de 370 habitants, qui vit essentiellement de l’agriculture et possède une unité de méthanisation mais qui s’est de nouveau opposée à un projet d’implantation d’éoliennes déjà retoqué une première fois, en 2007. Et le premier élu rullacois de nous confier qu’en 1995, alors qu’il n’était qu’un simple adjoint, le village avait reçu Guy Drut, alors ministre des Sports, sur son site d’escalade. Non sans rappeler, avec humour, que la communauté de communes du Réquistanais compte moins de 5 500 habitants pour 75 000 brebis… Histoire de bien planter le décor.

"On a besoin de débattre"

" On a besoin de débattre. Il est très important de ne pas fabriquer des politiques à Paris, déconnectées de la réalité. Il faut être capable d’avoir une vraie discussion sur des sujets qui génèrent des contradictions", a prévenu la secrétaire d’État, en guise de préambule. Et le débat a bien eu lieu, durant plus de deux heures. Dans cette région du Lévezou qui donne l’impression d’accuser un trop-plein d’éoliennes… Des interventions, pour la plupart, pertinentes. Parfois légèrement enflammées, tout en restant dans la limite du raisonnable. Un exercice toujours délicat dont Emmanuelle Wargon s’est acquittée avec une certaine aisance. De nombreux sujets ont ainsi été évoqués : la méthanisation et ses lourdeurs administratives, l’importance majeure de l’hydroélectricité, le photovoltaïque, qui "ne doit pas supprimer des surfaces agricoles", l’impact sur la biodiversité ou bien encore la continuité écologique des rivières… Et chacun y est allé de son ressenti. "Il n’existe pas d’énergie parfaite, a précisé la secrétaire d’État, mais on a besoin de l’éolien dans le mix énergétique. L’éolien doit avoir sa place mais il faut retravailler ses conditions de succès en respectant l’équilibre des territoires." Comprenez, "la transition ne doit pas se faire à n’importe quel prix."

"Notre pays est bousillé, Le Lévezou est une vitrine brisée qui démontre qu’il y a mieux à faire que l’éolien", avait auparavant dénoncé Jean Marty, au nom du collectif associatif qui s’oppose à de nouvelles implantations. Une "écologie de façade", selon lui qui entraîne une "perte du cadre de vie et de la valeur d’une maison." "Quand on introduit l’éolien, on introduit la division", a-t-il insisté, prenant l’exemple de l’Aubrac, qui a su rester protégé, grâce à "la prévention des élus." Le militant a été fortement applaudi, alors que la responsable de France Énergie Éolienne et le représentant d’un producteur d’énergie renouvelable, ont essuyé une salve de huées. Avec des mots plus durs, le conseiller départemental Régis Cailhol, qui n’entendait pas qu’on lui coupe la parole, a dénoncé les "méthodes de voyous" de certains promoteurs d’éoliens. Dans ce contexte parfois tendu, la communauté de communes de Lévezou-Pareloup a décidé de "mettre un terme à ce développement tous azimuts", en limitant à dix le nombre de nouvelles éoliennes. "L’équilibre est fragile. Il faut travailler sur l’acceptabilité, en étant acteur de ce mix énergétique", a résumé le président du PNR des Grands Causses, Alain Fauconnier, jugeant indispensable un "retour de considération du monde urbain pour ces territoires producteurs qui font des sacrifices."

Peu favorable à une planification pure et dure, Emmanuelle Wargon favorisera cette concertation locale. Répondant à Dominique Fayel, de la FNSEA, affirmant que " les politiques environnementales sans paysans ne marcheront pas ", la secrétaire d’État a assuré que " la transition agricole, on va la faire avec les agriculteurs, et ça vaut aussi pour le stockage de l’eau. " Et elle a définitivement rassuré les opposants au projet éolien de Rullac, en certifiant que l’État ne reviendrait pas en arrière.

Le village peut dormir tranquille.

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