Millau. Le "Diplomate" change de mains

  • Jean-Pierre Nicolas et son épouse Patricia passent le relais à Jérôme et Dominique Banquet.
    Jean-Pierre Nicolas et son épouse Patricia passent le relais à Jérôme et Dominique Banquet.
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CORRESPONDANT

Jean-Pierre Nicolas et son épouse Patricia vivent leur dernière journée de buralistes.

Une once de nostalgie se fait ressentir dans la voix de Patricia Nicolas : on ne tourne pas la page comme ça, surtout après 35 ans de bons et loyaux services auprès de son mari, Jean-Pierre, pour faire tourner le tabac presse Le Diplomate, situé au 23 boulevard de l’Ayrolle. Un petit mot, des gestes attentionnés, un remerciement : chaque client a droit à son moment de bienveillance. Et pas uniquement parce que ce samedi 30 août est synonyme de dernier jour derrière la caisse. "Les gens se confiaient à nous en sachant pertinemment que cela resterait entre les murs, sourit Patricia Nicolas. Nous ne faisions pas dans le social, c’était inné."

Jean-Pierre Nicolas, 64 ans, est quant à lui plus pragmatique. "J’ai déjà fait quatre années supplémentaires mais c’est possible que tout ça me manque. J’allais au travail tous les jours avec un grand plaisir. Tellement que je n’ai rien préparé pour occuper ma retraite", plaisante ce passionné de chasse, pêche et de cueillette aux champignons.

En face, les fidèles clients oscillent entre étonnement, tristesse, et des regrets.

Une relève assurée

Que les habitués se rassurent, Le Diplomate ne baissera pas le rideau. Le couple Nicolas, originaire du Nord-Aveyron et passé par Paris, restera vivre dans la cité du gant.

Aucun des trois enfants ne reprendra l’affaire mais la relève est assurée. Depuis une quinzaine de jours, Jérôme Banquet observe le couple à la manœuvre et les rôles s’inverseront dès ce mardi, pour le plus grand plaisir des uns et des autres.

Et le nouveau gérant n’est pas novice dans le buralisme, puisqu’il a tenu, entre 2007 et 2016, le tabac presse des Halles. "Après 10 ans, j’ai voulu voir autre chose. Je suis salarié chez Lactalis au Massegros mais le manque d’autonomie me manque", explique-t-il.

À 49 ans, l’occasion s’est de nouveau présentée pour travailler avec son épouse Dominique. "Au début de l’année, nous sommes venus acheter un livre et avons demandé pour quand était programmé le départ à la retraite en plaisantant, raconte-t-il. Les choses se sont faites naturellement par la suite." Le futur nouveau couple de gérants a déjà planché pour apporter du renouveau ce tabac presse. Proposer des billets de train, gérer les impôts, les factures de crèche ou d’hôpitaux, se tourner vers les cigarettes électroniques ou miser sur le loto sont des idées qui pourraient voir le jour. Une chose est sûre, le terminal pour la carte bancaire sera enfin installé.

Les horaires d’ouverture resteront quant à elles inchangées, de 7 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 20 heures avec une fermeture hebdomadaire le dimanche. Les Nicolas, s’ils sont fiers de voir leur affaire perdurer, laissent leur clientèle entre de bonnes mains et n’hésiteront pas à passer régulièrement, histoire de se rappeler le bon vieux temps. Quand on aime, on ne compte pas…

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