Simone Anglade a posé son bâton de pèlerin

  • Simone Anglade est décédée lundi à l’âge de 68 ans. Simone Anglade est décédée lundi à l’âge de 68 ans.
    Simone Anglade est décédée lundi à l’âge de 68 ans. Reproduction Centre Presse - Reproduction Centre Presse
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Figure incontournable de la vie politique, sociale et associative en Aveyron, Simone Anglade s’est éteinte lundi matin à l’âge de 68 ans.

Une grande dame qui a servi le département, courageuse, engagée, accessible, exigeante, dégageant une force extraordinaire et laissera une empreinte forte en Aveyron", déclare ému Jean-Claude Anglars, à l’évocation de Simone Anglade, son binôme au Département pour Lot et Truyère.

Née le 12 janvier 1951, la grande dame a fait ses armes dans son village natal de Castelnau-de-Mandailles, devenant la plus jeune maire de France en 1977, pour présider aux destinées de sa commune jusqu’en 1995. Un grave accident de circulation, le 17 juin 1978, la rend polytraumatisé mais n’entame en rien sa volonté, témoignant de sa combativité. Cette même combativité qui lui a permis de lutter ces dernières années contre un cancer du rein. "Nous échangions sur les dossiers sans parler de sa santé, la semaine dernière encore elle s’inquiétait des fonds européens qui n’avaient plus d’argent", confie Jean-Claude Anglars. Pour Jean-François Galliard, président du Département "c’était une dame hautement estimable, elle était le cœur et la raison". Voulant ainsi dire que sa vie professionnelle se conjuguait à sa vie personnelle. Un engagement de toute une vie.

Seule femme de l’hémicycle

Simone Anglade sera même la seule femme de l’hémicycle aveyronnais lors de sa première élection en octobre 1988. "Elle était très rigoureuse, travailleuse, méticuleuse, très attachée à ses racines. Elle aimait les gens, en charge du volet social pour le département qui représente 60 % de son budget", résume Jean-Claude Luche qui l’a côtoyé dès 1994 et est devenu très proche lors de son élection au Département en 2008. Et d’ajouter : "Son défi majeur fut la déviation d’Espalion qui est le résultat de son investissement personnel. Elle m’avait dit "je vote pour toi si tu fais la déviation".

Volontaire et humaine. Comme le rappelle Éric Picard, maire d’Espalion qui fut notamment son suppléant à l’aube du nouveau millénaire : "C’est une grande perte humaine pour le territoire. C’était une femme de proximité, de dossier, proche des gens avec des valeurs humaines. Je n’ai partagé que des bons moments avec elle, comme l’aventure municipale. Elle était fidèle en amitié avec la gentillesse comme trait de caractère".

Sur les pas de Saint-Jacques

Une écoute qui l’a conduit logiquement à son engagement dans le tissu associatif. Simone Anglade a fondé les Foyers ruraux sur sa commune, l’association départementale des élus, une association de solidarité envers la Roumanie suite à la chute du dictateur Ceausescu pour organiser un convoi humanitaire, vice-présidente de Rouergue Pigüe pour les racines et le lien avec l’Argentine, ou bien encore présidente de l’association "Sur les pas de Saint-Jacques" pour dynamiser le fameux GR65 qui traverse l’Aveyron, en particulier, l’Aubrac et sa vallée.

Et sa vie professionnelle fut à la hauteur de sa bienveillance et de sa ténacité. Ingénieure agricole, elle a formé bon nombre d’agriculteurs en comptabilité. "C’est Raymond Lacombe à l’époque président de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) qui l’a appelé alors qu’elle exerçait à Clermont-Ferrand", indique Jean-Claude Anglars. Au cœur de l’actualité, de son pays, elle aimait les choses de la vie. Et sa légèreté aussi. Comme danser – "la valse" en particulier se souvient le sénateur Jean-Claude Luche, marcher tout simplement. Pour ses 50 ans, elle a relié Le Puy-en-Velay à Compostelle, jour de la fête de Saint-Jacques, le 25 juillet 2001. Un défi relevé parmi tant d’autres à force de travail et de courage. Comme elle avait fait réaliser la desserte en eau potable de Castelnau-de-Mandailles et la déviation d’Espalion.

Après avoir vu partir son maire, Jean Boyer, en mars dernier, le village meurtri voit disparaître sa figure emblématique. Sa grande dame. Ses obsèques auront lieu ce jeudi 5 septembre à partir de 15 heures, en l’église de Castelnau-de-Mandailles.

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