Pour les vignerons, avoir « la côte » mérite une compensation

  • Le directeur des Territoires, Laurent Wendling, s’est montré attentif aux demandes de la filière viticole aveyronnaise.
    Le directeur des Territoires, Laurent Wendling, s’est montré attentif aux demandes de la filière viticole aveyronnaise. Repro CPA
Publié le , mis à jour
Philippe Routhe

Les représentants de la filière viticole ont rencontré mercredi 4 septembre le directeur des territoires, afin d’évoquer avec lui le handicap que représente le travail sur les coteaux.

Ces temps-ci, quand on arrive dans le vallon de Marcillac, ou que l’on se promène dans la vallée du lot, ou encore dans le sud Aveyron, on peut s’empêcher de lever les yeux vers les vignes qui ornent le paysage. À quelques semaines des vendanges, ces vignes en terrasses dessinent superbement le paysage. Un paysage plutôt rare dans le sud ouest, du Bordelais au Languedoc, ou la majeure partie des plantations est sur terrain plat.

Mais si les terrasses sont belles, elles sont également plus contraignantes. C’est le message que les représentants de la filière viticole aveyronnaise ont voulu faire passer du directeur des territoires, Laurent Wendling. Philippe Teulier, entre autre président des AOC de l’Aveyron, Jean-Marc Gombert, le président de la cave coopérative des vignerons du vallon et Jacques Molières, le président de la chambre d’Agriculture, accompagnés de vignerons locaux, ont en quelque sorte travaillé au corps le représentant de l’État.

Présentation des spécificités du vignoble aveyronnais, et plus particulièrement de Marcillac, échanges à bâtons rompus… pendant plus de deux heures, les Aveyronnais ont défendu leur spécificité.
« Nous sommes là sur le sujet du coût de fonctionnement. À la différence de la très grande majorité des vignobles du sud-ouest, nous devons faire face à supplément en raison de la spécificité de notre culture, qui ne peut être qu’en terrasses. Un travail que l’on ne peut pas mécaniser, c’est un handicap », relate Philippe Teulier. « Il faut en faire une spécificité dans la première région viticole d’Europe qu’est l’Occitanie » fait valoir Jean-Marc Gombert.

« Dans le sud-ouest, Irouléguy au Pays Basque, Jurançon et le vignoble aveyronnais sont face à la même problématique. Cela représente globalement 500 hectares. On doit pouvoir faire quelque chose » relance Philippe Teulier. Jacques Molières, qui admet lui-même ne pas être connu pour évoquer la viticulture, s’est montré prêt à relever les manches pour faire avance le dossier au niveau de la Région. « Il nous faut désormais trouver le bon tuyau » a-t-il ainsi répété, évoquant plusieurs stratégies possibles.

Une aide de mille euros à l’hectare pour ces vignes en pente a ainsi été évoquée au directeur des territoires. Ce dernier, plutôt attentif aux demandes des viticulteurs, a fait part de son point de vue sur ce dossier moins évident qu’il n’y paraît. Rappelant nombre d’aspects techniques que tout cela implique, il a toutefois soulevé un atout : « Quand je monte à Paris pour un sujet aveyronnais, la première chose que je dis, c’est que ce n’est pas un président de syndicat, ou un tel autre qui demande, c’est l’Aveyron qui demande. Grâce à cette solidarité, l’émissaire que je suis a plus de poids. » Une manière de dire qu’il allait lui aussi activer des leviers. « Mais il faut que vous définissiez la stratégie que vous souhaitez mettre en place ». Une approche plutôt positive.

Après cette entrevue d’hier, le dossier ne devrait donc pas en rester au point mort. En attendant, sous le soleil de septembre, que ce soit sur les pentes d’Entraygues et du Fel, celles d’Estaing, sur les coteaux de Millau ou les terrasses du vallon de Marcillac, on se réjouit de la maturation du raisin. « La cuvée sera de bonne qualité mais moindre en volume » a résumé Philippe Teulier. La cuvée 2019 aura la cote…

En chiffres

30 En 2020, l’AOP marcillac fêtera les 30 ans de l’appellation. Tout comme l’échansonnerie. Tout cela ne devrait pas passer inaperçu.
30 000 En euros, la somme maximale pour la réalisation d’une terrasse sur les côteaux.
13 000 En hectolitres, la production de vins aveyronnais sous appellation. Dont 7500 pour le seul marcillac.
15  Quatorze vignerons indépendants et la cave coopérative, qui compte 34 adhérents, produisent l’appellation AOP marcillac. A noter que la Cave, les domaines Laurens, Matha et du Cros (Teulier) en produisent 80 %.

Perspective…

Dans la présentation du vignoble de marcillac, le président de la cave coopérative s’ets notamment arrêté sur les perspectives visées par « Marcillac ».,
A savoir, un développement maîtrisé, travailler sur le renouvellement des générations, continuer à aller chercher de la notoriété.. « Et tout cela pour devenir un des futurs crus d’occitanie ».
Un travail de longue haleine ont reconnu les viticulteurs.
 

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