Aveyron : mobilisation pour le recrutement dans les campagnes

  • Un front commun pour l’emploi dans l’agriculture.
    Un front commun pour l’emploi dans l’agriculture.
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JDM

À partir de jeudi et jusqu’à la fin du mois plusieurs opérations seront menées dans le cadre de la semaine de l’emploi, sous la bannière : "En Aveyron, l’agriculture recrute".

Le schéma est simple. Dans les campagnes, en Aveyron comme ailleurs, la main-d’œuvre baisse et la taille des exploitations augmente. Résultat, ça commence sérieusement à coincer pour mener à bien les besoins des exploitations. Les offres d’emploi fleurissent un peu partout et, dans le même temps, par ici un agriculteur attend de trouver un remplaçant pour pouvoir se faire remplacer, par là un paysan mobilise sa famille pour pouvoir tout faire, etc.

"L’agriculture et l’agroalimentaire, en Aveyron, représentent la première force économique du département. Si on veut maintenir cette dynamique qui crée l’équilibre sur le territoire, le renouvellement des jeunes générations ne suffit pas. L’emploi salarié doit être une nouvelle forme sur laquelle on doit pouvoir s’appuyer", explique Jacques Molières, le président de la chambre d’agriculture.

Demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA, mineurs non accompagnés…

Raison pour laquelle, dans le cadre du service public régional de l’orientation, piloté par la Région, une opération de sensibilisation aux métiers de l’agriculture est menée en direction des publics demandeurs d’emploi, de bénéficiaires du RSA ou des mineurs non accompagnés. Afin de toucher le plus de personnes possible, la chambre consulaire a choisi de s’appuyer sur de nombreux partenaires (Dirrecte, Département, Pôle emploi, Cap emploi, missions locales, associations diverses, etc.).

Casser l’image d’épinal

Une sorte de mobilisation générale qui traduit l’enjeu important qui se trame. Aujourd’hui, dans un département qui compte autour de 8 000 exploitations, sont comptabilisés 3 283 salariés, permanents ou occasionnels. "Si l’on se projette à dix ans, un quart de plus ne sera pas de trop", glisse Jacques Molières. Rappelant que le rythme de reprise des installations est approximativement d’un agriculteur installé pour deux départs à la retraite, avec 150 installations annuelles (chiffre qui place le département en tête des installations en France).

Casser l’image d’Épinal de l’agriculteur, " avec sa casquette et sa brouette", mettre en exergue les différentes formules d’apprentissage, ainsi que la chance que représente ce métier en Aveyron avec toute la diversité qu’il propose, souligner la viabilité de ce métier, insister sur le fait qu’il y a aujourd’hui " deux voies royales" en agriculture avec l’installation ou l’emploi, sont autant de faits qui seront mis en avant lors de cette semaine de l’emploi.

"Il y a du travail durable"

Du côté de la Dirrecte, on loue ce front commun organisé autour de l’emploi. "C’est un partenariat qui fonctionne bien et qu’il faut poursuivre" souligne Sylvie Miquel. Yannick Dijols, le directeur de Pôle emploi invite les demandeurs d’emploi ou tous ceux que cela intéresse à " aller voir et comprendre comment ça marche, afin de se rendre compte qu’il y a du travail durable dans ce secteur d’activité. Un travail diversifié et dont les besoins sont importants sur tout le département".

L’importance de l’enjeu, le conseil départemental le mesure également. "Une convention a été signée avec la chambre d’agriculture afin de favoriser le retour à l’emploi des personnes en difficulté, de soutenir les projets professionnels", souligne l’élue Gisèle Rigal. Pour Jean Valadier, président de la communauté de communes Aubrac Carladez Viadène, un territoire particulièrement touché par les problèmes de recrutements dans la filière agricole et agroalimentaire, "c’est une question essentielle pour le territoire et son avenir. Il faut développer une politique d’accueil. Rendre ce métier attractif, qu’il ne fasse plus peur aux jeunes". Pour les missions locales, Cap emploi, ces opérations ne peuvent être que bénéfiques. Mais l’on sent bien que le chemin est long et semé d’embûches, dans ce département grand par la taille, au sein duquel la mobilité n’est pas une sinécure et l’isolement des exploitations une réalité. Mais le jeu en vaut la chandelle. C’est une réalité.

Repères

  • 3 283 Le nombre de salariés permanents ou occasionnels en agriculture en Aveyron. 28 % sont des femmes et 42 % sont des CDD.
  • 1 200 Le nombre de salariés permanents.
  • 123 Le nombre de groupements d’employeurs recensés en Aveyron.
  • 23 % Le poids de l’agriculture et l’agroalimentaire aveyronnais au sein de l’Occitanie. Soit un chiffre d’affaires estimé à trois milliards d’euros (14 milliards d’euros en Occitanie).

 

Programme du 12 au 27 septembre

  • Réunions d’information

- Le 12 septembre au Pôle emploi de Millau, de 9 h à 12 heures.

- Le 19 septembre au Pôle emploi de Villefranche-de-Rouergue à 10 heures.

- Le 20 septembre à Mur-de-Barrez, de 9 h 30 à 12 h 30 à la salle Cinéma et à Laguiole, à la salle des fêtes, à 14 h 30.

  • Visites d’exploitations

- 23 septembre : Druelle, Rouméguet, de 10 h à 12 h ; Sanvensa, Gaec de la Cauterie, de 10 h à 12 h.

- 24 septembre : Rullac-Saint-Cirq, Ardenne, de 14 h à 16 h ; Laguiole, Cervel, de 14 h 30 à 16 h ; Laguiole, Coopérative Jeune Montagne, de 10 h à 12 h.

- 26 septembre : Sainte-Genevieve-sur-Argence, hangard Cuma à 14 h ; Vitrac-en-Viadène, Coluenhes, à 14 h 30 ; Saint-Rome-de-Tarn, Cuma de Sarguel, de 10 h à 12 h.

- 27 septembre : La Fouillade, Cuma, de 10 h à 12 h ; Verrières, Blaquière, de 10 h à 12 h.

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