Pétillante Rignacoise, Carine Dos Santos prend plaisir sur le devant de la scène

Si son père est portugais (précisément de Porto), sa mère est d’origine italienne. De la région d’Alba, une petite ville dans le Piémont qui encourage à la gourmandise, puisque c’est la patrie de la truffe blanche et du… Nutella. C’est peut-être cette veine transalpine qui nourrit sa ressemblance avec Arturo Brachetti, considéré comme le plus grand maître au monde de la métamorphose. à la différence de l’artiste turinois, qui multiplie les casquettes et les facettes (scénariste, acteur, magicien, metteur en scène), Carine Dos Santos a, elle aussi, plusieurs cordes à son art mais son principal terrain de jeu reste la scène. Sur laquelle elle chante, beaucoup, danse et joue également la comédie, un peu. Née à Rodez en 1978, elle a fait ses classes au collège de Rignac, puis au lycée Foch du chef-lieu aveyronnais. Le baccalauréat en poche, elle a ailleurs poursuivi son séjour ruthénois pour un Deug (diplôme d’études universitaires générales) dans la filière lettres et musique. Entre temps, elle a intégré l’école de musique, qui ne s’appelait pas encore Conservatoire à rayonnement départemental. Pour quel instrument ? La voix. Alors que son objectif était de poursuivre ses études (licence et maîtrise) pour enseigner ensuite le français, la jeune soprano a ainsi été encouragée à tenter le concours d’entrée au Conservatoire d’art lyrique de Toulouse. Les places étaient chères puisque six précieux sésames étaient convoités par une centaine de candidats. Elle a fait partie des heureux élus !

Que faire ? "Il y avait le choix de la raison, j’ai opté pour le choix de la passion, reconnaît-elle aujourd’hui. J’ai enseigné en tant que professeur contractuel dans un collège pour payer mes études mais je vibrais pour la musique".

Le 18 décembre 2020 à Rignac !

Elle a alors étudié le chant dans la classe d’Anne Fondeville, avant de se perfectionner auprès du baryton Omar Gagnize, ancien soliste du Capitole. Tout au long de son apprentissage dans la Ville Rose, où elle a pris définitivement ses quartiers, elle a travaillé avec diverses personnalités du monde de la musique classique, comme Nicole Fournier, Gabriel Bacquier, Margaret Hoenig ou Elizabeth Lawrence. Aujourd’hui, Carine Dos Santos chante sur plusieurs tableaux : Les Mademoiselles (un registre swing des années 30, agrémenté, avec fantaisie, par du théâtre et de la danse), Harmony graces (gospel et classique sacré dans les églises) et Aphrodite (un duo piano-voix, entre jazz et classique). Pourquoi un répertoire aussi éclectique ? "Je m’ennuie vite ! Et, comme la vie est (trop) courte, j’adore goûter à tous ces univers, lance l’intéressée, avec un immense sourire. J’ai même expérimenté l’opérette et j’y reviendrai". Alors que la mise en scène figure en lettres majuscules sur sa liste de projets, elle prend plaisir à enseigner le chant. Elle le fait au sein de Musiques et ondes, accueillant "de jeunes professionnels qui ont fait un peu de scène, de chanteurs en herbe qui cherchent avant tout du plaisir ou bien alors en guise de thérapie afin de sortir des émotions".

Si son port d’attache est Toulouse, elle largue (très) régulièrement les amarres pour une escapade en Aveyron, et plus précisément à Rignac où résident toujours ses parents, ses amis, ses copines du lycée. Et, la (bonne) nouvelle est tombée cette semaine : pour la première fois de sa carrière, Carine Dos Santos se produira à domicile. Les Mademoiselles feront en effet swinguer Rignac vendredi 18 décembre 2020.