Rodez. Pour Ben, les ennuis ont commencé avec le rock’n’roll
S’il y avait eu un jour une marmite de rock’n’roll à Decazeville, alors c’est sûr que Ben y serait tombé dedans. Mais il n’en a pas eu besoin pour tracer sa route sur les sillons de cette musique, au gré du vent, et en toute bonhomie.
Un deux trois quatre : et la musique commence. Pas d’esquive, chez Ben, c’est du rock. On peut presque dire que Ben, au fil du temps, est devenu la figure de proue du rock’n’roll non seulement du Bassin, mais de tout l’Aveyron. Une musique qui lui a mis une claque dès l’âge de 10-12 ans. "Je l’ai découverte en colonie de vacances, se souvient-il, par des mecs de Levallois-Perret, des Parigots qui débarquaient qui m’ont fait écouter ça. Ce que ça m’a fait, c’est un peu inexplicable…"
Si bien que l’alors petit Ben se dégotta une guitare. "Mais pas pour apprendre au début, je tapais juste sur les cordes. " Au rythme déjà du rock’n’roll.
Pour lui, les ennuis avaient déjà commencé. Un peu plus gratter les cordes de la guitare et c’est dans la cour du lycée que naquirent les Vicomtes, en 1982, à la manière des papillons noirs de Bijou. Comme quoi l’éducation nationale peut servir à quelque chose quand on y met du rock. Du twist et du rock français donc au menu de Ben, pour commencer. En enchaîner par la suite par du flamenco-rock avec les Aficionados. Une première histoire au long cours entre Decazeville et Toulouse, via la Belgique, l’Espagne, deux albums, quelques centaines de concerts et des tas de rencontres avec la fine fleur du rock hexagonal.
Un aficionado des ennuis
Pour Ben, les ennuis continuent. Même si en fait, les Ennuis commencent après les Aficionados. Ne vous embrouillez pas : les Ennuis commencent, c’est le nom du groupe, dont le faire-part de naissance est daté de 1995. "Le nom du groupe, c’est lié au fait que dès que tu montes un groupe de rock, c’est le bordel. ça devient compliqué, il y a toujours des problèmes à régler, des trucs qui marchent pas, des amendes... Non, ça a du sens. Les Ennuis commencent, au pied de la lettre, ça paraît négatif. Mais en même temps, le rock qui se passe comme un long fleuve tranquille, c’est pas vraiment du rock. "
Très rockabilly au début, avec Gus Tattoo à la contrebasse et feu Pépé à la batterie, le groupe a dès le départ un panel assez large d’influences, la corne de l’Espagne poussait encore par là, Ben s’essayant même à chanter en occitan. Là encore, bien servi par son propre label Méthanol productions, les Ennuis commencent vont tenir, au fil de cinq albums, des centaines de concerts un peu partout, sur les scènes "underground", les usines désaffectées, les squats... Du "rock’n’roll artisanal ", mais qui tenait la route. La preuve, ils y sont encore. Cela fera quelque chose comme un quart de siècle l’an prochain. Et seul Ben en est membre historique. "Je ne veux pas passer pour un fossile", se défend Ben. C’est pas possible : le rock ne vieillit pas. La preuve, on l’écoute toujours et partout, et quand on l’entend, on danse d’abord, on ne se souvient qu’après de quelle chanson c’était. Entre reprises juteuses et compositions bien léchées (ah, le fameux titre "Le garçon amoureux d’un paquet de lessive"...), les Ennuis commencent ont aussi passé au peigne fin tous les coins de l’Aveyron et des départements limitrophes, de fêtes votives en cafés-concerts. Dépassant même parfois les frontières de l’Hexagone. Mais en douce, en toute discrétion, vers des clandés perdus d’Espagne, d’Ecosse ou d’Allemagne.
Pas crevé de la route ? Pour Ben, c’est l’heure de profiter des congés payés tant que ça existe : "J’avoue, quand je pars à la mer avec ma nana, c’est bien de se dire qu’on n’a pas un concert le soir. Il vaut mieux arrêter quand c’est bien, c’est artistique en quelque sorte. Mais il vaut mieux être sûr qu’on ne va pas se suicider ! "
Pas de ça en vue, les Ennuis continuent. Et ceux qui commencent vont faire leur rentrée scénique. Avec des concerts le vendredi 20 septembre au Bruit qui Court à Rodez et le samedi 21 au Dayton à Figeac. "Hey hey, my my, rock’n’roll will never die"...
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