Archéologie : à Malan, les vestiges de l’aqueduc romain sont en exposition

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    Des bases de pile particulièrement bien conservées, réalisées à base de schiste et de grès local, José A. Torres
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Philippe Routhe

Durant tout le mois de septembre, des fouilles préventives sont menées sur l’aire où se trouvera la zone d’activité du futur parc des expositions, à Malan.

La présence de l’aqueduc romain menant l’eau de Vors, près de Baraqueville, à Rodez, dans ce grand champ de Malan, à La Primaube, destiné à accueillir la zone d’activité du futur parc des expositions n’est pas un scoop. D’ailleurs, cela se voit du ciel. Là ou se trouvaient les piliers de l’aqueduc, la terre est moins importante et, donc, l’herbe a jauni à ces endroits-là sous l’effet de la sécheresse. "Il suffisait de suivre les pointillées pour faire les fouilles" sourit Didier Rigal, en charge, pour l’Inrap, des fouilles préventives réalisées ici même.

En revanche, la découverte de ces fondations a mis au jour la qualité du travail des Romains. Devant une base de pile particulièrement bien conservée, réalisée à base de schiste et de grès local, l’archéologue se réjouit de pouvoir mieux comprendre encore toute la technologie utilisée à cette époque, plus de mille ans avant la construction de la cathédrale…

C’était un Pont du Gard moins haut mais plus long

Cet aqueduc de 900 mètres de long avait la particularité, à cet endroit-là, d’être à découvert. Une sorte de Pont du Gard, plus long mais moins haut, construit entre le premier et le deuxième siècle. Quarante piles ont été ainsi mises au jour et quinze autres sont en attente de l’être. "Il démarrait à peu près à six mètres de hauteur pour arriver à une hauteur de dix-huit mètres. Difficile encore de dire s’il y avait une ou deux rangées d’arches" glisse l’archéologue.

L’eau de Vors filait ainsi vers la vallée de l’Aveyron ou elle était précipitée dans un siphon. La gravité faisait le reste, menant l’eau au cœur du piton. Une technicité rare.. et donc chère. " Il y en avait besoin. L’aqueduc des Balquières, qui fait l’objet de fouilles, ne permettait que d’alimenter le bas de la ville" rappelle Didier Rigal. "Une ville qui devait abriter des gens qui avaient beaucoup d’argent" résume Didier Rigal.

À la fin du mois, ces fouilles mises au jour seront recouvertes. "Puis l’on verra avec l’aménageur, Rodez agglomération, ce qu’il y a lieu de faire ou pas pour protéger ou mettre en valeur ce patrimoine" explique Laurent Fau, de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac).

Mais déjà, l’idée de réaliser une projection en 3D de ce que pouvait être ce monumental ouvrage fait son chemin. En attendant, grâce à une heureuse coïncidence de dates, il sera possible de découvrir ces vestiges dimanche à l’occasion des journées du patrimoine (lire par ailleurs). Ça vaut le détour !

Ouverture au public dimanche

Pour les Journées européennes du patrimoine, le public est invité à visiter le chantier de fouilles dimanche 22 septembre. De 10 heures à 17 heures, les archéologues de l’Inrap chargés de recherches dévoileront au public les vestiges découverts afin de mieux comprendre l’importance et le fonctionnement d’un tel monument à l’époque du Haut-Empire.
 

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