Millau. La rentrée de la spécialité théâtre perturbée à Jean-Vigo

  • Une option proposée depuis 26 ans à Jean-Vigo. Une option proposée depuis 26 ans à Jean-Vigo.
    Une option proposée depuis 26 ans à Jean-Vigo. Archives
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CORRESPONDANT

Les cours de seconde n’ont pas de partie pratique, faute, entre autres, de budget à la Drac.

Que se passe-t-il donc dans les spécialités théâtre du lycée Jean-Vigo ? Depuis la rentrée, la partie pratique des cours de seconde n’est pas assurée, faute de financement. Des doutes subsistent sur leur poursuite pour les élèves de première, pour les mêmes raisons. Les artistes en charge des parties pratiques se mobilisent pour leurs enseignements, alors qu’une solution reste introuvable, malgré une proposition de financement du proviseur Pierre Pipien.

Ce carambolage budgétaire aurait été provoqué par la réforme du lycée, dont la mise en application se poursuit cette année. Il toucherait toute l’académie de Toulouse.

Pas de budget pour les secondes

L’enseignement du théâtre au lycée est divisé en deux parties : l’une, théorique, est assurée par un professeur de l’Éducation nationale ; l’autre, pratique, est dispensée par un artiste intervenant, rémunéré par la Direction régionale de l’action culturelle (Drac).

Selon la Drac Occitanie, les budgets alloués à cet effet en 2019 ne pouvaient pas anticiper les effets de la réforme, notamment la création de onze nouvelles classes dans la région. De plus, "les budgets n’étaient pas prévus en 2019 pour prendre en charge les enseignements optionnels en seconde", indique la Drac Occitanie, qui précise avoir prévenu les rectorats dès que possible. Faute de rémunération pour les artistes intervenants, les cours pratiques n’ont pas commencé dans plusieurs établissements.

À Millau, des effectifs en forte hausse viennent encore compliquer l’équation. L’afflux d’élèves nécessite le dédoublement d’une classe de première, pour lequel le financement existant semble insuffisant.

Le proviseur du lycée Jean-Vigo, Pierre Pipien, a proposé que l’établissement rémunère lui-même les intervenants extérieurs, comme il le fait déjà depuis 2010.

"Les intervenants peuvent travailler, nous avons prévu les moyens pour les payer", indique le proviseur. Sa proposition de substituer l’établissement à la Drac a cependant été rejetée par les artistes.

"Nous ne voulons nous désolidariser des collègues qui n’ont pas le même soutien de leur direction", justifie l’artiste intervenante Sarah Carlini. Elle craint de fortes inégalités entre établissements s’ils devaient financer eux-mêmes les interventions. Elle salue cependant le geste du proviseur et le remercie de "faire tout son possible".

La Drac Occitanie estime "qu’une année de mise en route est nécessaire pour procéder aux ajustements". Elle précise cependant que des solutions pourraient être mises en œuvre "dès l’ouverture des crédits 2020". Une rencontre entre la Drac, le rectorat et les artistes mobilisés serait en cours d’organisation.

Un collectif d’artistes intervenants de l’académie de Toulouse a lancé ce jeudi une pétition sur la plateforme en ligne change.org. Elle demande au rectorat et à la Direction régionale de l’action culturelle de financer les cours pratiques de seconde "au plus tôt". En une journée, l’appel a recueilli près de 140 signatures.

72 De l’avis général, les spécialités théâtre du lycée Jean-Vigo accueillent un nombre exceptionnel d’élèves cette année. Ils sont 72 au total. 10 sont inscrits en terminale, 30 en première et 32 en seconde. L’équipe pédagogique comme le proviseur Pierre Pipien se réjouissent de cet afflux d’élèves. "Il faut de petits groupes, prévient cependant l’artiste intervenante Sarah Carlini. Nous ne pouvons pas travailler avec plus de quinze élèves sur le plateau."

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