Firmi. "Chapiteau royal" pour Stéphan Gistau, avec une vie qui tourne autour du cirque

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  • Pour le Firminois Stéphan Gistau, le cirque est toute sa vie. Et M. Loyal n’est visiblement pas décidé à débrancher le micro, ni à tourner le dos à cet univers.
    Pour le Firminois Stéphan Gistau, le cirque est toute sa vie. Et M. Loyal n’est visiblement pas décidé à débrancher le micro, ni à tourner le dos à cet univers. Fabien ARPIN-PONT -
Publié le
Rui Dos Santos

Dès son plus jeune âge, le Firminois, qui a soufflé cette année ses 45 bougies, a été carrément hypnotisé par cet univers et la magie qu’il dégage. Tant et si bien qu’il en a fait son métier, avec, en particulier, près de deux décennies chez Amar, dans le costume sur-mesure de M. Loyal. Toujours sous le charme de ce monde itinérant, il travaille depuis quelques mois sur un nouveau projet qui devrait sortir bientôt. Son Aveyron natal ne sera pas oublié par la caravane…

Je te promets que je t’emmènerai au prochain cirque qui passe dans le coin". Cette scène véridique date de 1989. Alors adolescent firminois, Stéphan Gistau était déjà "un fou de cirque", après de premières émotions vécues sous le chapiteau du cirque Pinder – Jean Richard, à l’âge de 5-6 ans, place du Méthanol à Decazeville. Colette Mourino, une amie de la famille, a tenu promesse en amenant Stéphan et sa sœur aînée Géraldine voir les artistes du cirque Alexandre Bouglione à Figeac. Un court déplacement qui a dessiné les contours de sa vie. "Je ne pouvais certes pas être affirmatif mais j’étais convaincu que mon parcours professionnel (il ne parle jamais de carrière, NDLR) aurait le cirque pour décor", reconnaît-il encore aujourd’hui. Il est intarissable sur le sujet : "J’ai senti un déclic car cet univers me fascinait. L’atmosphère, le côté éphémère, l’effervescence". Alors que, autour de lui, ses potes pratiquaient le football, le rugby, la pétanque ou le cyclisme, celui qui est né à Decazeville en 1974, le 5 mai précisément, ne vivait que pour (et par) le cirque. "C’est vrai que je saoulais tout le monde. J’étais envahissant !, lâche-t-il dans un grand éclat de rire. J’organisais des spectacles chez moi, où j’invitais mes voisins. C’était mes délires. J’en faisais volontiers tout un cirque !". Si ses parents ne baignaient pas dans ce milieu, le plus jeune d’une fratrie de trois se souvient qu’un oncle, du côté de son père, était musicien et chantait. "Il faisait son cirque au village, près de Cransac", aime à rappeler Stéphan Gistau.

Prés de deux décennies chez Amar

Pendant sa scolarité decazevilloise (collège à Sainte-Foy, puis lycée La Découverte), il a développé sa curiosité du spectacle vivant. Collectionneur d’affiches sur le cirque, il consacrait son argent de poche à "acheter des tickets de bus pour “monter” à Rodez", où il avait pris un abonnement à la bibliothèque. "Comble du bonheur", il avait déniché dix livres sur le cirque. "J’avais enfin des réponses à mes questions", admet-il, près de trente ans plus tard. à toutes, sauf à une peut-être. Il confirme : "Je voulais donc en faire mon métier mais je ne savais pas comment l’aborder". Il a alors monté une expo au musée de Firmi, puis partagé une tournée d’été de deux mois avec Bouglione en tant que garçon de cage. "J’ai appris le respect des animaux en général et des fauves en particulier, souligne-t-il. J’ai eu l’opportunité de devenir dresseur mais je ne l’ai pas saisie". Il a aussi découvert "la passion du voyage", à travers une expérience qui a forgé son tempérament : "Je n’ai pas vu le temps passer". Il a pris goût à cette vie de saltimbanque : "Nous sommes les derniers descendants de Molière". Peu de temps après, il a intégré le cirque Amar et partagé dix-huit ans avec la famille Falck, dans le costume de monsieur Loyal, avec beaucoup de temps passé dans… les cafés : "Ma vie est là, ne serait-ce que pour trouver l’inspiration pour l’écriture d’un spectacle". Quand il a quitté cette institution, il a "levé le pied, pris un peu de recul". Mais, il a encore la foi et il travaille d’ailleurs sur "un nouveau projet original". Et si le public aveyronnais était le premier à le découvrir en 2020 ?

 

VIDEO : Stéphan Gistau en "attaché de presse" du cirque Amar.

 

Toujours attentif aux autres

Stéphan Gistau a toujours gardé « un lien très fort » avec l’Aveyron. Même si, au gré de ses déplacements, à travers l’Hexagone ou à l’étranger, l’élastique s’est certes tendu mais il n’a jamais coupé le cordon. Mettant ainsi tout en œuvre pour que les tournées, notamment celles d’Amar, passent par sa terre d’origine. L’artiste vit « une véritable histoire d’amour » avec son département. Non, il n’habite pas dans une caravane ! En revanche, il a décidé de défaire sa valise et de construire un nid chez ses parents à Firmi, plus précisément au Puy de Wolf. « Comme il n’y a pas de réseau, c’est le calme garanti, se réjouit-il. C’est un cadre de vie exceptionnel ! ». Et le Firminois a de la mémoire : « Comment pourrais-je oublier l’Aveyron ? Tout a commencé ici ». Bien sûr qu’il a un faible pour le Bassin, là où ses racines ont puisé leurs forces mais il se laisse régulièrement aller à une balade dans le chef-lieu : « J’aime flâner à Rodez. J’ai tellement de souvenirs sur le Foirail, quand j’étais jeune ». Rentrant maintenant les rétroviseurs, il se penche sur ce qu’il fera quand il sera grand. « Vieillir ne me fait pas peur, assure Stéphan Gistau tout de go. J’aimerais que mes expériences aident les autres ». Et de conclure, avec énormément de sagesse : « J’encourage mon entourage à ne pas oublier d’où on vient, à vivre, à voyager et à se tourner vers les autres. Seul, on ne va pas bien loin… ».

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