Sévérac d'Aveyron. Noa Molinarie, heureuse à double titre !

C’est en 2015, à l’âge de 8 ans, que Noa Molinarie a décidé de prendre des cours de chant, tout en souhaitant parfaire son piano, au sein de l’école Virtuose, aux côtés d’émilia Archimbaud, une artiste bulgare, née émilia Nacheva, violoniste de formation, chef de chœur à l’ensemble vocal du Causse à Sévérac-le-Château, ainsi qu’à la chorale Emma-Calvé à Millau. "Je chante tout le temps. C’est plus qu’une évidence" confie ainsi l’adolescente, âgée de de 12 ans. Ayant remporté le deuxième prix des Voix de l’Aveyron, en 2017, en interprétant magnifiquement une chanson d’édith Piaf, elle a voulu franchir un palier de plus pour appréhender l’univers très exigeant du lyrique. Continuant à suivre des cours de piano, mais également de violon auprès de l’enseignante sévéragaise, elle s’est tournée, voilà tout juste un an, vers Alexandre Chassagnac, "voice performer" installé trois ans plus tôt à Sévérac, afin d’approfondir sa technique vocale. "Lors du premier rendez-vous, je lui ai laissé me donner un peu d’elle. à partir de là, j’ai pu voir ce que son corps avait assimilé dans ses fondements, en termes de respiration, de technique…, insiste le chanteur de 44 ans qui a grandi à Castillon-la-Bataille. Ensuite, on a commencé à travailler la longueur, la hauteur, les antipodes et la valeur unitaire de la voix. Le potentiel est bien là. Ce fut un déclic". "à partir de ce moment, l’idée d’enregistrer un, voire deux titres, a fait son chemin. Je lui ai tout d’abord demandé d’écouter “Pas à pas papa”, dont je suis l’auteur et le co-mélodiste. La maison de disque cherchait quelqu’un qui puisse faire vivre cette chanson, notamment une petite fille capable de parler à son père", précise l’artiste, passé par la saison 2 de The Voice sur TF1 (membre de l’équipe de Louis Bertignac), persuadé d’avoir déniché la bonne personne… "Je l’ai trouvée très jolie. Tant et si bien que je l’ai écoutée en boucle. Cela me parlait", explique Noa Molinarie, avec un grand sourire. Ensuite, le deuxième titre, totalement différent, parle de Jacques Brel et de sa sublime carrière. Il ne restait plus qu’à organiser les jours d’enregistrement avec la maison de disques NSP Records. Direction Arcachon…

"Une très belle expérience"

Etant perfectionniste malgré son jeune âge, l’adolescente vivant au Massegros (aux sources de l’Aveyron) a trouvé l’expérience stressante, fatigante mais ô combien enrichissante. "Je salue son travail et la ferveur qu’elle met à travailler assidument la technique. Il ne lui a fallu que quatre prises pour chacun des titres. Si bien qu’une seule journée d’enregistrement a été nécessaire", souligne, conquis, Alexandre Chassagnac. Sous le charme, il poursuit : "Ensuite, sur “40 ans déjà”, Laurent, son père, a apporté sa touche à l’accordéon, ainsi qu’Alexandre Messonnier, son pianiste. Le résultat est bluffant. Le piano, minimaliste, est suffisamment porteur et derrière, l’accordéon sublime l’ensemble. C’est un océan porteur d’histoire et d’énergie. Noa l’interprète admirablement bien. Elle dégage beaucoup d’émotions, si bien que l’on prend en pleine face le message qu’elle délivre. Sa voix de tête s’envole et on a l’impression qu’il n’y a plus de fin…". Que de compliments !

Le mois de septembre est bien rempli puisque, après l’entrée en 6e, au collège Jean-d’Alembert de Sévérac-le-Château, et un concert avec Auguste Truel (15 ans) en l’église Saint-Sauveur du château sévéragais, Noa Molinarie va suivre attentivement la sortie en téléchargement légal du premier titre "Pas à pas, papa", avant celle de "40 ans déjà", programmée en octobre.

Après l’envoi à quelque 200 radios locales, si les retours sont positifs, le duo se lancera dans l’enregistrement d’un album d’une dizaine de titres. Mais il ne s’agit nullement de brûler les étapes. Cela doit rester avant tout du plaisir et permettre à l’adolescente aveyronnaise de s’épanouir pleinement. "Je vais essayer de continuer, accompagner papa et Johan sur les petits bals avec du musette et aussi de la variété française", conclut-elle, déjà très lucide. Parce que chez les Molinarie (il ne faut pas oublier la maman, Magali Seguin, qui a joué de l’accordéon puis de la guitare), la musique est, avant tout, un excellent moyen de partager une passion commune.