"Ceux qui travaillent": Olivier Gourmet dans une critique du système consumériste

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    "Ceux qui travaillent" avec Olivier Gourmet arrive mercredi au cinéma Courtesy of Condor Distribution
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Relaxnews

(AFP) - "Ceux qui travaillent", premier long métrage du réalisateur suisse Antoine Russbach, sur les illusions et désillusions d'un col blanc du milieu du fret maritime englué dans un système consumériste, sort mercredi dans les salles.

Sans la moindre musique, au travers de dialogues très brefs, de silences et de gros plans, il met en scène Franck (Olivier Gourmet), cadre supérieur d'une grande compagnie de fret maritime et père de famille nombreuse, aisée, qui consacre sa vie au travail, jusqu'au jour où une situation de crise à bord d'un porte-conteneurs l'oblige à prendre une décision qui lui coûte son poste. Profondément ébranlé et trahi par un système auquel il a tout donné, il semble remettre sa vie en question.

"L'idée du film est venue d'une réflexion sur la place de chacun dans notre société, avec en tête son ancienne structure médiévale (tiers-état, noblesse, clergé) et devait être un long +film choral+ en trois parties. J'ai décidé d'en faire trois films dont le premier pose la question de ceux qui nous nourrissent, et de la responsabilité de chacun dans notre système consumériste", explique à l'AFP le réalisateur, âgé de 35 ans, qui a fait ses études cinématographiques en Belgique.

"C'est un film sur la consommation et sur ceux qui remplissent les rayons de nos supermarchés", ajoute-t-il, expliquant avoir été "très inspiré" par la lecture d'Alain de Botton, philosophe et écrivain suisse, vivant à Londres, et son "histoire sur la trajectoire d'un poisson pané, de l'assiette d'un enfant au pêcheur des Philippines".

Connu pour ses rôles plus populaires, l'acteur belge Olivier Gourmet incarne avec intensité ce cadre suisse, dont la famille paraît détachée tout en étant totalement dépendante de lui, à l'exception de sa plus jeune fille, Mathilde (Adèle Bochatay), 9 ans.

"Les autres sont des consommateurs profitant totalement de la logique du personnage tout en n'hésitant pas à le pointer du doigt comme la cause de tous les problèmes", explique le réalisateur. Son film, ajoute-t-il, "pose la question de notre inertie": "C'est violent mais il refuse de prendre le statut d'objet de vérité".

"Ceux qui travaillent" devrait être suivi de "Ceux qui combattent", sur "la disparition des institutions démocratiques et la montée du désir populiste" et "Ceux qui prient" sur "ce qu'il reste de spiritualité dans un monde athée", selon le réalisateur.

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