Les représentants de la filière auto veulent être entendus

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  • L'avenir de la filière automobile avait provoqué une large mobilisation en avril dernier.
    L'avenir de la filière automobile avait provoqué une large mobilisation en avril dernier. JAT
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Joël Born

À travers ses deux principales entreprises, Bosch à Rodez et Jinjiang Sam à Decazeville, la filière automobile aveyronnaise est très sérieusement affectée par la crise du diesel. Voilà des mois que les représentants syndicaux des deux entités industrielles tirent la sonnette d’alarme. Et voilà des mois que la situation ne cesse de s’empirer, plusieurs centaines d’emplois étant aujourd’hui directement menacés.

La situation sociale s’est encore considérablement dégradée après l’évocation d’un possible plan social, qui pourrait concerner 200 des 420 emplois actuels de la fonderie sous pression de Jinjiang Sam. Un véritable et nouveau coup dur dans un bassin d’emplois decazevillois déjà durement éprouvé par la crise charbonnière et celle de la sidéro-métallurgie. C’est dire que la venue d’Emmanuel Macron en terre aveyronnaise intervient dans un contexte social particulièrement tendu. Tendu, c’est bien le mot. Depuis lundi matin, les salariés de Sam Jinjiang ont déclenché un mouvement de grève et bloquent les entrées de leur usine de la zone des Prades. De leur côté, les dirigeants chinois de l’entreprise viviézo-decazevilloise, qui avaient promis d’importants investissements lors du rachat du groupe Arche, continuent à dénoncer la direction du groupe Renault, principal donneur d’ordres de Jinjiang Sam, qui ne respecterait pas, selon eux, ses engagements. Un bras de fer entre le constructeur français et le groupe chinois, dont les salariés aveyronnais font, pour l’instant, les frais.

"Une seule urgence"

Pour le président du Ceser Occitanie, Jean-Louis Chauzy, une seule urgence s’impose : celle de l’avenir de l’industrie automobile. " 2 000 emplois méritent intérêt et mobilisation, écrit l’élu grand ruthénois. Le Président de la République sait, depuis 2016, ce qui est en jeu pour la filière diesel. " Pour mémoire, alors qu’il visitait le site de l’usine Bosch, en août 2016, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie avait pris la défense du diesel, estimant que son avenir devait passer par l’innovation technologique. "La situation est aujourd’hui connue, elle est grave et nécessite tant pour l’avenir de la Sam que pour le site de Bosch, une rencontre avec le Président de la République et les ministres concernés… La situation complexe de Sam nécessite, au-delà de l’actuel propriétaire chinois, la présence du groupe Renault, donneur d’ordre essentiel", poursuit Jean-Louis Chauzy, rappelant au passage que "le combat du ministre de l’Ecologie" a provoqué six mois de retard sur les conclusions de l’étude indépendante sur les émissions des véhicules essence et diesel.

Les représentants des salariés de Bosch ont déjà prévenu qu’ils voulaient être reçus par le "premier de cordée". Et seulement par lui. Leur demande sera-t-elle entendue par le Président de la République ? Dans un premier temps, la tenue d’une réunion avec le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a été évoquée. Il fut ensuite question d’une double rencontre entre la secrétaire d’Etat, Agnès Pannier-Runacher, les représentants de Jinjiang Sam et Bosch. Aux dernières nouvelles, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, aurait finalement accepté de recevoir les représentants de Bosch, puis ceux de Sam, jeudi matin, en préfecture. Cela suffira-t-il pour tempérer la colère sociale ? L’intersyndicale de l’usine Bosch s’exprimera ce matin.

 

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