Villefranche-de-Rouergue. Un inventaire patrimonial de la bastide
Il est réalisé dans le cadre d’un Plan de sauvegarde et de mise en valeur, qui aura valeur de document d’urbanisme.
Un PMSV. Un nouveau sigle, auquel il faudra s’habituer. Un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur est un document d’urbanisme d’État qui concerne les secteurs sauvegardés, créés par la loi Malraux de 1962. La bastide de Villefranche (jusqu’au pied des immeubles en face des boulevards) est classée ainsi. "Le seul secteur sauvegardé du département", ne manque pas de souligner le maire.
Serge Roques veut voir dans cette procédure d’État une chance pour le centre-ville. "Il nous permettra d’établir les scénarios et les règles d’aménagement pour une ville plus aérée. C’est un outil pour inventer un renouvellement de la bastide." Il tient aussi à rassurer les propriétaires en centre-ville (1 200 à 1 300 pour un millier d’immeubles) : "Ils n’ont rien à craindre, au contraire tout à gagner."
L’établissement du PMSV, qui vaut donc plan d’urbanisme, commence par un relevé le plus exhaustif possible du bâti de la bastide. Une étude complète, tant de l’extérieur que de l’intérieur, des immeubles.
"C’est un inventaire patrimonial", résume Cyril Pourcel, directeur du service de l’urbanisme de la mairie. "Cette étude ne concerne que le bâti. Elle ne porte en rien sur d’autres domaines, par exemple l’isolation", ajoute-t-il.
Cet inventaire doit permettre de recenser les éléments architecturaux d’intérêt déjà connus, mais aussi d’en dévoiler d’autres. Le patrimoine caché. À l’opposé, elle peut indiquer des démolitions et des restructurations possibles.
Ce recensement a déjà commencé
Sous la houlette de Nadine Luc, assistante au service de l’urbanisme de la mairie et habitante de la bastide. Elle prépare notamment les visites des immeubles, effectuées par un architecte du cabinet Lavigne, assermenté par le maire. Ce cabinet palois a été retenu par l’État, maître d’ouvrage de la procédure. Il finance à hauteur à 70 % l’étude, dont le montant est de l’ordre de 400 000 € (15 % sont à charge de la commune au titre de sa compétence du patrimoine et de l’habitat, et 15 % de la communauté de communes qui établit désormais les documents d’urbanisme).
La phase de diagnostic est déjà engagée. Elle va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année prochaine. Ensuite, comme pour tout document d’urbanisme, un règlement sera formalisé. Le PSMV sera ensuite soumis à une enquête publique, avant son adoption.
"Le projet de Villefranche est considéré comme expérimental (PSMV de 3e génération), avec une approche globale intégrant des projets opérationnels de renouvellement urbain (travaux de curetage et de création d’espace de vie en bastide pour aérer la ville tout en préservant la trame urbaine)", précise la mairie.
Ce PMSV sera le fil rouge des futurs projets en bastide. Les mêmes règles d’urbanisme vaudront pour tout le monde. Elles seront figées dans le document, établi pour les quinze années à venir.
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