Décès de Jacques Chirac : ses trois visites majeures en Aveyron

  • Jacques Chirac à Rodez à l'occasion de l'Assemblée des départements.
    Jacques Chirac à Rodez à l'occasion de l'Assemblée des départements. Centre Presse - José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

La famille de Jacques Chirac a annoncé la mort de l’ancien président de la République, qui s’est éteint « paisiblement », jeudi matin à l’âge de 86 ans. Il était venu à plusieurs reprises en Aveyron. 

La famille de Jacques Chirac a annoncé la mort de l’ancien président de la République, qui s’est éteint « paisiblement », jeudi matin à l’âge de 86 ans. Jacques Chirac avait eu une longue carrière politique, d’un secrétariat d’Etat en 1967 à la présidence de la République entre 1995 et 2007, en passant par plusieurs mandats de député de Corrèze puis la mairie de Paris entre 1977 et 1995. Il était venu à plusieurs reprises en Aveyron. 

À la maison des Compagnons, rue Cambon à Rodez. Entouré des apprentis mais aussi de Jacques Godfrain, Marc Censi et Jean Puech, le Président Chirac laissera libre cours à sa passion culturelle pour le patrimoine. Archives CP
À la maison des Compagnons, rue Cambon à Rodez. Entouré des apprentis mais aussi de Jacques Godfrain, Marc Censi et Jean Puech, le Président Chirac laissera libre cours à sa passion culturelle pour le patrimoine. Archives CP José Torrès - José Torrès

1997 : une journée autour du patrimoine

L’hélicoptère présidentiel n’a pu atterrir. Fort vent et épais brouillard auront privé Jacques Chirac d’une visite à Saint-André-de-Vézines, ce 18 décembre 1997. Il était question de patrimoine de pays et de la nécessité de savoir le préserver pour le transmettre aux générations futures. La Fondation du Patrimoine et son action en ce sens sont au cœur de ce déplacement en forme de parenthèse culturelle. À l’abri Parc de la Victoire à Millau, le président est à ses pièces devant un parterre d’élus et de responsables associatifs avec lesquels il partagera, à la mi-journée, un repas républicain. L’après-midi sera ruthénoise avec une rencontre à la Maison des Compagnons avec de jeunes apprentis dont il boit les paroles. Et promet une attention particulière à l’artisanat qui fait vivre, là encore, le patrimoine. La cathédrale située au voisinage est un prétexte tout trouvé pour « aller voir de près ». Et profiter, sous la pluie, d’un bain de foule qui qualifie son sens du contact. Au point de serrer la main plusieurs fois aux mêmes personnes s’il le faut. L’art du bain de foule Ces bains de foule seront donc, au fil des visites en Aveyron (comme ailleurs), la marque de fabrique de ce président qui pratique à sa façon la « politique de la main tendue ». Une méthode à peine contrariée par quelques variantes : les bises aux enfants comme aux dames. Encombré par sa stature, Jacques Chirac se sert de ses bras et de ses terminaisons digitales, comme balancier. Nombreux seront les Aveyronnais qui l’ont croisé à en garder le souvenir... 

Jacques Chirac avec Jean-Puech au Congrès des départements le 18 octobre 2001.
Jacques Chirac avec Jean-Puech au Congrès des départements le 18 octobre 2001. José Torrès - José Torrès

2001 : au chevet des départements

Les départements créent l’événement en Aveyron le 18 octobre 2001 : leur congrès est organisé à Rodez sous l’égide de Jean Puech, président de l’ADF (Assemblée des départements de France), mais aussi sénateur et président du conseil général de l’Aveyron. Jean-Pierre Raffarin, ancien ministre, Jean-Paul Delevoye (président de l’Association des maires de France) sont au nombre des invités de marque. Il ne manquait plus que Jacques Chirac au tableau d’honneur : il viendra clôturer le congrès en prenant la défense, bien sûr, des départements, malmenés par une réforme territoriale qui rebat les cartes de la démocratie de proximité. Reçu à l’hôtel de ville de Rodez par le maire, Marc Censi, le Président de la République défendra aussi les vertus de l’intercommunalité. Là encore, le bain de foule est au programme dans le centre-ville. Le repas républicain aussi, servi à la salle des fêtes par le traiteur Martel qui peinera à trouver les bières Corona qu’exige l’entourage du Président. « Il a fallu dénicher au pied levé un pack de bières dans un café de l’avenue Victor-Hugo. Ce furent des Kronenbourg, faute de mieux, mais Jacques Chirac les a bues sans se plaindre...», se souvient un convive.

Au milieu des salariés d’Eiffage, héros de cette construction qui a consommé trois ans de travaux et 400 M€, le président Chirac a distribué des bravos et des mercis.
Au milieu des salariés d’Eiffage, héros de cette construction qui a consommé trois ans de travaux et 400 M€, le président Chirac a distribué des bravos et des mercis. José Torrès - José Torres

2004 : sur le viaduc de Millau

Tous les superlatifs étaient convoqués ce mardi 14 décembre 2004 pour inaugurer le viaduc de Millau : plus de 2 000 élus du département, le ministre des Transports Gilles de Robien, le président du Conseil constitutionnel Pierre Mazeaud, l’ancien ministre des Transports Jean-Claude Gayssot, l’ancien Premier ministre Alain Juppé... De cet aréopage émerge vers 11 heures une tête plus haute que les autres : Jacques Chirac est venu distribuer des bravos et des mercis, dévoiler la plaque inaugurale, aux côtés notamment de Jean-Pierre Martin qui a dirigé le chantier, saluer le passage en tricolore de la Patrouille de France. Et filer vers le Parc de la Victoire à Millau pour un discours de circonstance. Quelques manifestants, lycéens réclamant des moyens pour l’éducation nationale, ont bien jalonné son parcours, mais c’est devant un parterre de personnalités qu’il qualifiera notamment le viaduc « d’ambition pour la France », annonçant au passage une enveloppe « de plus de 20 milliards d’euros pour les transports d’ici 2012 ». Aussitôt dit, Jacques Chirac repart, laissant les Aveyronnais profiter en fin de journée du feu d’artifice sur le viaduc enfin consacré. 

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