Marcillac-Vallon. Robert Carol ou l’art de vivre d’un peintre itinérant

"Je suis un peintre itinérant à propulsion équine… comprenez que je randonne avec mon cheval et mon âne, Jeff et Léo". Le temps d’une matinée, Robert Carol a installé son chevalet sur la place de l’église. Par petites touches successives et d’une main assurée, il donne vie à sa toile qui regorge du rouge des façades et du gris des toitures marcillacoises. "Ma peinture est figurative, instinctive, réalisée sur l’émotion du moment", précise-t-il, tout en racontant volontiers le bonheur de la vie nomade qu’il a choisie de mener, après avoir bourlingué pendant plus de trente aux quatre coins du monde, avec des périodes fastes et des moments de galère "Il y a 8 ans j’ai pris un nouvel aiguillage, je suis parti d’Argelès-sur-Mer avec mon âne et mon cheval, et après bien des zigzags, j’ai installé mon bivouac dans le Vallon sur un terrain mis à ma disposition, depuis un an". Son périple en solitaire est avant tout le choix d’un "art de vivre", celui d’une quête minimaliste visant à prendre ses distances avec "ce système qui conduit à ne plus être libre de son temps et de sa vie". Ainsi, à l’abri des turpitudes du monde, Robert Carol fait son chemin sans faire de bruit, guidé, dit-il, par la loi du samouraï qui devait "embrasser tous les arts et tous les métiers". Ce précepte reste toujours sa fidèle boussole… après avoir exercé une multitude de jobs dans une vie antérieure, il est aujourd’hui un artiste éclectique qui avoue effleurer avec le même plaisir la peinture, l’écriture et la musique. Quand on lui demande s’il restera longtemps dans le Vallon, son visage de baroudeur s’éclaire d’un sourire malicieux : "Je ne peux pas répondre, il faut que j’en parle d’abord à mon cheval !"