Le cœur d’Adeline Stervinou entre Aveyron et Brésil

  • Pour la première fois depuis qu’elle a quitté Rodez en 2011, pour s’installer au Brésil, Adeline Stervinou a repoussé, vendredi, les portes du Conservatoire et elle a donné, avec son mari brésilien Marco Tolédo et un ami québécois Mikael Francoeur, un concert dans un auditorium qu’elle a longtemps fréquenté comme élève et où elle a beaucoup appris avec Jean-François Simoine. Elle est aujourd’hui musicienne, enseignante, chercheuse et docteur en musicologie.	Rui Dos Santos
    Pour la première fois depuis qu’elle a quitté Rodez en 2011, pour s’installer au Brésil, Adeline Stervinou a repoussé, vendredi, les portes du Conservatoire et elle a donné, avec son mari brésilien Marco Tolédo et un ami québécois Mikael Francoeur, un concert dans un auditorium qu’elle a longtemps fréquenté comme élève et où elle a beaucoup appris avec Jean-François Simoine. Elle est aujourd’hui musicienne, enseignante, chercheuse et docteur en musicologie. Rui Dos Santos Centre Presse - Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

Née à Poitiers, arrivée en terre aveyronnaise à 13 ans, elle a ainsi grandi à Villefranche-de-Rouergue puis à Rodez. Installée depuis 2011 dans le nord-est du Brésil, cette musicienne (flûte traversière), Docteur en musicologie, enseignante et chercheuse a fait ses gammes, jeune, au sein du Conservatoire départemental de l’Aveyron.

Elle était encore en grande section maternelle. C’est ainsi après avoir regardé la série télévisée japonaise "Bioman", diffusée sur TF1 dans le Club Dorothée, que Adeline Stervinou a tiré la manche de sa maman. Elle voulait jouer du même instrument que Sikou Katsura, la "Force rose", qui faisait peur aux méchants. Essayant de déchiffrer la gestuelle de sa progéniture, la mère a compris qu’il s’agissait d’une flûte traversière. Elle a donc inscrit sa fille à l’école de musique de Mirabeau, village de la Vienne, près de Poitiers, où elle est née le 29 septembre 1982. D’ailleurs, joyeux anniversaire ! Les notes sont ainsi rentrées dans sa vie et, quand il a été question de suivre la famille en Aveyron (son père, expert comptable, a été muté à Villefranche-de-Rouergue), elle a intégré l’antenne de l’école de musique et l’harmonie avec un certain Daniel Alogues. "C’est là que j’ai découvert que j’avais “l’oreille absolue”", souffle-t-elle. Une maladie ? Non, non, un don : à la simple écoute d’une note, elle est capable de la reproduire. "Je mesure ma chance tous les jours", confirme l’intéressée. Un bac littéraire en poche, décroché au lycée Saint-Joseph de Villefranche, elle a quitté la Perle du Rouergue : pour vivre à Rodez et étudier à l’Université de musique du Mirail à Toulouse. Depuis l’âge de 8 ans, elle savait qu’elle serait musicienne. Tout en continuant à faire ses gammes au Conservatoire à Rodez ("Des années formidables sous la houlette de Jean-François Simoine", souligne-t-elle), elle a enchaîné, dans la Ville Rose, licence, master et doctorat. C’est là qu’elle a fait connaissance avec Marco Tolédo, musicien brésilien, né lui aussi un 29 septembre mais en 1976. "Nous étions grands amis, notre relation a dégénéré et nous nous sommes mariés !", s’amuse-t-elle. L’heureux élu lui a fait découvrir son pays natal en mai 2011, elle est rentrée le mois suivant pour défendre sa thèse à Toulouse et ils se sont installés au Brésil en août. Ils vivent donc depuis huit ans à Sobral, au nord-est du pays, dans la province de Ceara. C’est là qu’elle joue toujours de la flûte traversière, qu’elle enseigne (cet instrument et aussi l’histoire de la musique) à l’Université fédérale, qu’elle est docteur en musicologie et qu’elle est enfin chercheuse. "Mon équilibre passe par cette diversité", assure-t-elle. Et l’Aveyron ? "Je ressens parfois des petits manques, reconnaît Adeline Stervinou. Le patrimoine historique, les paysages mais, surtout, la gastronomie. Je n’ai pas d’aligot au refrigérateur à la maison car ce n’est pas pratique à transporter mais, en revanche, on repart toujours avec quelques bouteilles de (bon) vin". Cependant, elle précise : "Je ne dis pas que c’est mieux ici ou là-bas. En fait, j’avoue que mon cœur est partagé !". D’autant que les séjours en Aveyron ont souvent lieu au pas de course. L’actuel n’a pas dérogé à la règle puisqu’elle est arrivée jeudi et repart demain au Brésil. Juste le temps de voir la famille, de donner un concert au Conservatoire à Rodez et de souffler les 37 bougies…

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