La démolition de l’église Saint-Amans de Rodez

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  • La ville de Rodez en 1653, gravure d’Eugène Viala d’après un tableau votif de l’église de Ceignac, à droite de la cathédrale, le clocher de l’église Saint-Amans avant sa démolition au XVIII siècle.
    La ville de Rodez en 1653, gravure d’Eugène Viala d’après un tableau votif de l’église de Ceignac, à droite de la cathédrale, le clocher de l’église Saint-Amans avant sa démolition au XVIII siècle. Repro CP -
Publié le , mis à jour
à suivre

Troisième épisode de la nouvelle saga patrimoniale consacrée à l’histoire de cette église du centre-ville de Rodez.
 

Dès le XVIe siècle, l’église Saint-Amans, fragilisée par plusieurs siècles d’existence, commence à donner des craintes significatives pour sa solidité ; le clocher démoli au XVe siècle et reconstruit sur le plan de l’ancien, écrase les voûtes.

En 1619, les consuls du Bourg intentent une procédure contre le prieur de Saint-Amans, celui-ci refusant de prendre en charge les réparations comme il le devrait.

Il doit s’agir des réparations du chœur que les consuls feront faire l’année suivante. À cette date "une rangée de colonnes et de pyramides en pierre de taille blanche séparait le chœur du sanctuaire. Des statues décoraient les unes et les autres, et parmi les personnalités figurées, on remarquait deux anges tenant en leurs mains les armes de la ville […]" (Henri Affre)

Mais le chœur est en fort mauvais état et les archives rapportent même "qu’on l’eût prit plutôt pour une forge que pour un lieu sacré ; les hirondelles, en nichant dans la voûte, y laissaient tomber des immondices ; la gent canine, pénétrant jusqu’auprès de l’autel, en avait souillé les ornements de velours, damas et autres étoffes qui servent à parer le devant dudit grand autel."

À la fin du XVIIe siècle, le devis des réparations de la chapelle des Corps Saints située dans l’église, donne des détails sur cette chapelle ajoutée à l’ancien édifice et aménagée derrière le chœur pour recevoir les vénérables tombeaux, vieux de plus de mille ans, des trois premiers évêques de Rodez, saint Amans, son diacre saint Naamas et saint Dalmas :

"Les corps sont à présent (1692) sous une voûte qui a esté batie derrière le sanctuaire de ladite églize […], dans des sépulcres de marbre élevés au-dessus du pavé d’un pied et demy seulement, celuy de saint Amans situé à la droite en entrant, se trouvant brizé en plusieurs endroits et soutenu par une vieille planche et les autres deux à gauche dans le même intervalle […]."

Un réel danger

Les travaux de consolidation entrepris à plusieurs reprises au début du XVIIIe siècle permettent à l’édifice de subsister encore. Mais en 1745 de nouvelles lézardes apparaissent ; la grande échelle de la cathédrale est transportée à Saint-Amans afin que Monsieur Ramon, ingénieur de la province et le frère François, capucin, architecte, puissent examiner l’église.

Malgré les tirants et les piliers butant, les voûtes continuent de s’écarter sous le poids du clocher. Dans la première semaine de janvier 1750, un tirant de fer casse brutalement ; l’église présente un réel danger et le mal paraît irréparable car les registres de la Communauté constatent que "les offices ne sont plus possibles à Saint-Amans à cause de son état de ruine imminente" et que "malgré les divers moyens qu’on a employés depuis plusieurs années pour garantir ce temple d’une ruine prochaine dont il est menacé, ses murailles, trop faibles pour soutenir la lourde masse d’un clocher qui les affaisse, s’entrouvrent presque partout et font craindre plus que jamais depuis quelques mois le croulement de l’édifice."

Le service paroissial est transféré dans l’église de l’hôpital du Pas (emplacement de la mairie) ; les précieuses reliques sont portées en procession et accompagnées par la population tout entière au couvent des Cordeliers (emplacement du Palais de Justice).

 

Chaque semaine, Centre Presse ouvre ses colonnes au service du patrimoine de Rodez Agglomération. Laissez-vous entraîner, pour cette deuxième saison d’"Histoire de voir !" dans son sillage à la découverte de ces trésors, connus ou méconnus, de l’agglomération ruthénoise.

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