La chirurgie de l'obésité va être mieux encadrée

  • Les interventions de chirurgie bariatrique ont triplé en 10 ans, passant de 20.000 à plus 60.000 par an, faisant de la France un des pays européens où cette pratique est la plus fréquente.
    Les interventions de chirurgie bariatrique ont triplé en 10 ans, passant de 20.000 à plus 60.000 par an, faisant de la France un des pays européens où cette pratique est la plus fréquente. Igor Alecsander / Istock
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Relaxnews

(AFP) - La chirurgie de l'obésité, dont la fréquence a triplé en dix ans, va être "mieux encadrée et sécurisée", a annoncé mardi la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui entend notamment assurer un meilleur suivi des patients.

Dès l'an prochain, les centres hospitaliers seront soumis "à une autorisation" pour pouvoir pratiquer la chirurgie bariatrique, "sur la base de seuils d'activité et d'engagement à respecter des critères d'une prise en charge de qualité, notamment en termes de suivi des patients", a annoncé le ministère de la Santé dans un communiqué.

La chirurgie bariatrique consiste, par différentes techniques ("sleeve", "bypass" et anneau gastrique notamment) à modifier l'anatomie du système digestif pour restreindre l'absorption des aliments et diminuer ainsi l'apport calorique des personnes souffrant d'obésité sévère.

"Chaque patient devra bénéficier d'une évaluation de son dossier dans le cadre d'une réunion de concertation pluridisciplinaire afin que lui soit proposé le traitement le plus pertinent compte tenu de son dossier médical", a-t-il ajouté.

Les interventions de chirurgie bariatrique ont triplé en 10 ans, passant de 20.000 à plus 60.000 par an, faisant de la France un des pays européens où cette pratique est la plus fréquente. 

Or "des complications peuvent survenir pour près d'un patient sur quatre pour certains types d'opérations: complications digestives, risques liés à la perte de la masse musculaire mais aussi comorbidités telles que des carences nutritionnelles ou des difficultés psychologiques", souligne le ministère.

Fin septembre, la Haute autorité de santé (HAS) a déjà annoncé qu'elle allait évaluer la sécurité des différentes techniques émergentes de chirurgie bariatrique et préconisé le déremboursement d'une procédure déjà largement pratiquée.

Pour que le recours à cette pratique soit réservé aux patients qui en ont réellement besoin et pour minimiser les risques associés, les autorités sanitaires entendent appliquer "des logiques de parcours gradués, offrant le bon soin au bon moment".

Elles veulent également décloisonner et mieux coordonner le parcours des patients obèses entre la médecine de ville et l'hôpital et entre les différents professionnels de santé, "dès le repérage et jusqu'aux traitements des complications".

Les 37 centres spécialisés de l'obésité (CSO) seront chargés de piloter ces parcours de soins et de diffuser les bonnes pratiques de prise en charge de cette maladie chronique complexe.

Les CSO veilleront notamment "à développer les programmes d'éducation thérapeutique, pour rendre le patient acteur de sa prise en charge", souligne le ministère.

Cette feuille de route pour la prise en charge de l'obésité a été annoncé par Agnès Buzyn à l'occasion de la Journée Régionale de l'Obésité Ile-de-France, organisée par les quatre CSO franciliens.

La ministre a également rappelé la "priorité donnée à la prévention dès le plus jeune âge", avec la promotion de bons réflexes alimentaires et le déploiement du Nutriscore, un système d'étiquetage nutritionnel simplifié des aliments.

Le gouvernement espère ainsi "réduire de 15% la prévalence de l'obésité chez l'adulte et de 20% chez l'enfant d'ici 2023".

Huit millions de Français adultes souffrent d'obésité (indice de masse corporelle supérieur à 30), dont 500.000 sous une forme sévère.

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