Rodez : la reconstruction de l’église Saint-Amans

  • Maquette du XVIIIe siècle de la façade occidentale de l’église Saint-Amans lors de sa reconstruction (visible au musée Fenaille). Maquette du XVIIIe siècle de la façade occidentale de l’église Saint-Amans lors de sa reconstruction (visible au musée Fenaille).
    Maquette du XVIIIe siècle de la façade occidentale de l’église Saint-Amans lors de sa reconstruction (visible au musée Fenaille). Reproduction Centre Presse -
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A suivre...

Quatrième épisode de notre série "Histoire de voir" consacré à l’histoire de l’une des plus secrètes églises de Rodez.
 

Commencée en 1758, la construction de l’église neuve de Saint-Amans s’achèvera en 1764.

Dès le mois de janvier 1758, les consuls adoptent une mesure qui vise à économiser les coûts de transports des matériaux issus de la démolition de la vieille église : pour combler le fossé de la place en cours d’aménagement devant la cathédrale, la future place d’Armes, tous ceux qui viennent à Rodez vendre des marchandises, bois et charbon, sont tenus de faire avec leur charrette un voyage pour transporter les décombres de l’église Saint-Amans à la future place. En cas de refus, ils se verront infliger une amende de 100 sols.

La démolition étant achevée, la première pierre est posée le 17 avril 1758. Les archives du Bourg racontent la vie et l’organisation du chantier pendant ces six années, de l’achat de mulets en vue de porter les pierres et le sable jusqu’aux conditions de vie du frère capucin François, appelé d’Albi pour "conduire l’ouvrage". La communauté le nourrit et l’héberge tout au long du chantier en lui fournissant d’abord une table, des chaises de paille, puis à échéances régulières des chandelles, de l’étoffe pour ses habits, des bouteilles d’eau-de-vie "pour les ouvriers qui prennent quelque contusion". Régulièrement on l’approvisionne en thé, sucre, papier et fagots de bois…

Son neveu, Cassagnes, est le premier ouvrier maçon. Une trentaine d’ouvriers et une vingtaine de manœuvres travaillent sur le chantier.

Levée de fonds hétéroclite

Les comptes mentionnent également de nombreuses dépenses pour l’achat et le transport du bois destiné aux échafaudages et à la charpente. Il faut 18 journées de travail pour abattre un énorme ormeau, destiné à la charpente et situé près du chantier à la porte de la Viarrague. Un accord est conclu avec le meunier de Layoule Rodez, pour le droit de prendre le sable de l’Aveyron. Il y a jusqu’à six fours à chaux en activité pour fournir le chantier. Tous les outils servant aux travaux sont poinçonnés aux armes du Bourg. On achète de la poudre pour extraire les blocs dans les carrières.

Le chantier est financé par différents types de recettes : un financement par l’intendant du roi, les quêtes et troncs de la paroisse et des paroisses voisines, les dons financiers faits par des fidèles, mais aussi des lotos où sont mis aux enchères des dons de paroissiens, dont un fusil, des pistolets, une montre en or…

La vente de matériaux provenant de l’ancienne église alimente également les comptes du chantier, comme le plomb de la couverture ou encore cinq cloches qui sont fondues. On vend même les filigranes en or d’une croix de procession. En 1764, enfin, la paroisse "épuisée par les prodigieuses dépenses qu’a occasionnée la reconstruction de l’église" invite tous les paroissiens qui souhaiteront à l’avenir s’y faire enterrer à s’acquitter par avance des droits d’inhumation.

Peu à peu, l’église sort de terre…

Crédit photographique et remerciement : André Méravilles.
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