Sécurisation des élèves : la preuve par l’exemple à Pont-de-Salars

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  • Lancés en 2002, les Plans particuliers de mise en sûreté ont été développés et adaptés  à la suite des attentats de 2015.
    Lancés en 2002, les Plans particuliers de mise en sûreté ont été développés et adaptés à la suite des attentats de 2015. José A. Torres
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Xavier Buisson

Mardi 16 octobre a eu lieu à 15 heures, dans tous les établissements aveyronnais du primaire au lycée, une simulation d’intrusion attentat à la demande du rectorat. Préfète et directrice académique des services de l’éducation nationale se sont rendues au collège Jean-Amans, à Pont- de-Salars, pour vérifier la bonne application du Plan particulier de mise en sûreté. L’objectif de ces exercices, déclinés aussi sur les thématiques des risques climatiques, technologiques ou à toute situation d’urgence, et de faire acquérir les bons réflexes aux élèves, professeurs et encadrants, au cas où le pire se produirait.

C’est la première fois qu’un tel exercice est réalisé à l’unisson à l’échelle du département. Hier à 15 heures, dans les couloirs de toutes les écoles primaires, collèges et lycées, une sonnerie a retenti pour prévenir les élèves d’une intrusion dans leur établissement. Plus de 24 000 jeunes étaient concernés par cet exercice, qui est loin d’être une première pour eux. "Généralement, ils font ça depuis la maternelle", expliquait, quelques minutes avant de déclencher l’alarme, Caroline Féral-Soulié, principale du collège Jean-Amans situé à Pont-de-Salars.

Pendant la durée de l’exercice, l’établissement a eu le privilège de recevoir la visite de la préfète Catherine de la Robertie, accompagnée de la Directrice des services de l’éducation nationale Armelle Fellahi et de représentants des pompiers, des gendarmes et du conseil départemental.

"Construire une culture de la sécurité"

"J’ai demandé aux professeurs de prévenir les élèves à 15 heures en remontant de récréation. À 15 h 15, je vais déclencher une alarme particulière depuis mon bureau, qui demandera aux élèves et personnels de se confiner ou de trouver le local le plus sûr à proximité", explique la responsable de l’établissement. Pour Armelle Fellahi, "il est intéressant de voir les réactions des élèves. Le but de ces exercices, c’est de les répéter pour construire une culture de la sécurité chez les professeurs et les élèves. L’idée est d’anticiper".

"Acquérir de bons réflexes et de bonnes attitudes", reprendra la préfète de l’Aveyron Catherine de la Robertie.

Chaises, tables et armoires derrière les portes

En l’occurrence, il s’agissait pour les 329 collégiens de l’établissement, tous en classe à l’heure de l’exercice, de se réfugier sous les bureaux, après avoir fermé stores et fenêtre, et d’observer un silence religieux pour éviter d’être repérés par l’intrus. Les professeurs devaient, eux, bloquer la porte (après l’avoir verrouillée) à l’aide de chaises, armoires, tables… "ou tout mobilier encombrant", explique Caroline Féral-Soulié.

MMes Fellahi et de la Robertie ont pu le constater par elles-mêmes : il était impossible de pénétrer dans les salles de classe. À l’image de ces 4e, en cours de mathématiques, qu’elles ont pu découvrir, une fois la porte dégagée, réfugiés sous leurs bureaux, dans le noir et le silence. Après avoir reçu les félicitations préfectorales, les élèves ont rapidement brièvement échangé avec leurs visiteurs sur l’utilité de ce type d’exercice, programmé au rythme minimum d’un chaque année.

Quelques minutes plus tard, un nouveau signal sonore se fait entendre : "Le chef d’établissement vous informe de la fin du confinement suite au Plan particulier de mise en sûreté. Vous pouvez rejoindre vos salles de classe". Lancés en 2002 suite à la tempête de 1999, les PPMS ont été développés et adaptés à la suite des attentats de 2015. En cas de risque avéré dans le département, c’est la préfecture qui prendrait les choses en main par le biais de son Centre opérationnel départemental de gestion de crise.

Des enseignements à tirer

À voir la principale à l’issue de l’exercice, l’épreuve a été réussie du côté de Jean-Amans. Satisfaite elle aussi, la préfète s’est félicitée du déroulement de l’exercice, "qui permet de mettre en évidence les failles, qui valide les diagnostics et les outils mis à disposition".

Pour boucler la boucle, il restait à la chef d’établissement à faire l’appel des élèves et à comparer le résultat à celui du matin, mais aussi à tirer les enseignements qui s’imposent.

En l’occurrence, dans l’une des classes, l’alarme vocale signalant une intrusion n’a pas été distinctement entendue ; on imagine qu’un petit ajustement du volume est programmé dans les meilleurs délais, afin que le collège continue à mettre toutes les chances de son côté au cas où l’exercice deviendrait réalité. Comme il l’a déjà fait, à l’image d’autres collèges du département, en proposant à ses élèves de 4e une formation aux gestes qui sauvent et en leur faisant passer, l’année suivante, le diplôme Prévention et secours civique de niveau 1 (PSC1).

1,2

Pour sécuriser l’ensemble des collèges aveyronnais dans le cadre des Plans particuliers de mise en sûreté, le conseil départemental a débloqué une enveloppe de 1,2 M€. Non grillagé,  le collège Jean-Amans a nécessité 180 000 € d’investissement pour sa sécurisation
 

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