Pour Jean-François Galliard, les comptes n’y sont pas

  • Le président du conseil départemental avait convié la presse aveyronnaise à un tour de table. Le président du conseil départemental avait convié la presse aveyronnaise à un tour de table.
    Le président du conseil départemental avait convié la presse aveyronnaise à un tour de table.
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Joel Born

Pour le président du Département, les compensations financières de l’État ne sont pas à la hauteur des transferts de charges.

Agacé. Le président du conseil départemental de l’Aveyron, Jean-François Galliard, est rentré particulièrement agacé du congrès national de l’Association des départements de France (ADF) qui se tenait, vendredi dernier, à Bourges. Il faut dire que l’élu aveyronnais n’était pas le seul, ce congrès s’étant terminé dans une ambiance électrique, la plupart des présidents départementaux quittant la salle en plein discours de la ministre Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault. La raison de cette rébellion : les départements français s’opposent à la réforme de la fiscalité locale et à la suppression totale de la taxe d’habitation d’ici 2023 qui doit être compensée par le transfert aux communes de la part de la taxe sur le foncier bâti qui revenait aux départements. Une perte qui devrait être compensée par une part de TVA. Bref, pour Jean-François Galliard et ses collègues, les comptes n’y sont pas et les exécutifs départementaux ont encore peur d’y laisser des plumes. Un sujet que le "patron du 12" a largement développé, hier, lors d’un vaste panorama départemental brossé devant les journalistes.

Un "reste à charge" de 33 M€ de 2014 à 2018

C’est la théorie du ciseau. Les dépenses ne cessent d’augmenter, alors que les recettes diminuent. Le budget départemental consacre 25 M€ au RSA, 10 M€ à l’allocation handicap et 40 M€ à l’Apa. De 2014 à 2018, le reste à charge pour le Département est de 33 M€ soit plus de 8 M€ par an, pour les seules allocations de solidarité. " Le compte n’y est pas ", clame Jean-François Galliard, exprimant un " ras-le-bol général ", face aux compensations financières de l’État qui diminuent comme peau de chagrin.

Comment payer plus en dépensant moins ?

C’est l’impossible équation que doit résoudre le conseil départemental. "La France vieillit, l’Aveyron encore plus. Les dépenses sociales augmentent. Comment va-t-on faire pour plafonner les dépenses de fonctionnement à 1,2 %. En 2018, on a réussi à limiter l’augmentation des dépenses à 0,4 %. Cette année on va avoir du mal à la contenir."

Veut-on supprimer les départements ?

Quand on lui pose la question, Jean-François Galliard se laisse aller à un : "Je crois que l’idée est toujours dans l’air." Et d’en appeler à un acte III de la décentralisation : "On a perdu toute compétence économique. Laissez-nous tranquilles. Donnez-nous un peu d’air. Regardez le problème des transports scolaires, il est impossible que la Région mène une politique de proximité."

Routes : un retour aux 90 km/h

Même s’il attend les textes officiels pour formuler des propositions plus concrètes, Jean-François Galliard affirme qu’il y aura un retour aux 90 km/h sur certaines portions de routes aveyronnaises. D’anciennes nationales comme la RD 840 mais également certaines routes secondaires. Le passage aux 80 km/h a coûté 35 000 € aux Aveyronnais. Un retour en arrière, même partiel, devrait entraîner une dépense supplémentaire de l’ordre de 200 000 euros.

RN88 : "Le Président est attentif au dossier."

"Avec Carole Delga, nous agissons main dans la main. Nous sommes même prêts à aller plus loin pour la portion Rodez-Sévérac. Le Président est attentif au dossier. Il nous en parlé spontanément."

Numérique : "On sera dans les temps."

Jean-François Galliard l’assure : "Pour la fibre optique on sera dans les temps. Stéphane Richard a promis la couverture en 4G de l’ensemble du territoire d’ici fin 2022. On le marque à la culotte."

Haras et palais épiscopal : "deux gros dossiers."

"Ce sont deux gros dossiers, pour lesquels on n’est pas restés inactifs. D’ici la fin de l’année, on pourra en parler. Pour l’évêché, je ne voulais pas une mono activité, fermée au grand public… Pour les haras, c’est très compliqué."

Gouvernance du musée Soulages

"L’EPCC (établissement public de coopération culturelle) assure la pérennité du lieu et de son rayonnement, et ça correspond à la volonté de Pierre Soulages. Il y a une nouvelle gouvernance avec un président Alfred Pacqueman, et quatre vice-présidents représentant les quatre financeurs : l’État, la Région, Rodez Agglo et le Département. Qu’il y ait des inquiétudes, c’est normal, mais la colère est mauvaise conseillère. Il faut de la bonne volonté de part et d’autre."

L’Aveyron et son attractivité

"Il faut se bouger", lance Jean-François Galliard, quand on évoque la politique d’attractivité du département. Sans pour autant miser sur la seule beauté des paysages. Mais en s’appuyant sur les "quatre piliers solides que sont l’agriculture, l’industrie, le tourisme et le social." Et de mettre en exergue la reconquête médicale : "En 2018, il y a eu 14 installations de médecins pour 14 départs. En 2019, nous avons 46 possibilités d’installation pour 12 départs."

Jean-François Galliard et les municipales

"J’ai un attachement particulier pour la commune de Nant. J’ai été deux fois maire, quatre fois conseiller municipal. Si je repars, ce sera avec le maire actuel. Rodez ? Non merci ! Millau, non plus."

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