Montézic : loin de paris, Nicolas Carmarans revient à la source du "vin nature"

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  • Installé à Izagues, sur la commune de Montézic, le quadragénaire travaille en bio depuis ses débuts, avec une présence quasi inexistante de soufre ajouté. Ses flacons s’écoulent à l’export (Japon, Australie) et à Paris. Installé à Izagues, sur la commune de Montézic, le quadragénaire travaille en bio depuis ses débuts, avec une présence quasi inexistante de soufre ajouté. Ses flacons s’écoulent à l’export (Japon, Australie) et à Paris.
    Installé à Izagues, sur la commune de Montézic, le quadragénaire travaille en bio depuis ses débuts, avec une présence quasi inexistante de soufre ajouté. Ses flacons s’écoulent à l’export (Japon, Australie) et à Paris. Repro Centre Presse
Publié le
Aurélien Delbouis

Installé sur les hauteurs de La Selves, Nicolas Carmarans cultive sa passion invétérée pour le vin. Une nouvelle vie pour ce petit-fils de Bougnat qui a quitté Paris pour l’Aveyron.

La passion du vin peut vous amener loin. Nicolas Carmarans en est l’illustration. Petit fils de Bougnat, le fringant quadragénaire a d’abord développé le Café de la Nouvelle Mairie à Paris, avant de se lancer définitivement dans la viticulture. Adieu le zinc et la grisaille parisienne. Nicolas quitte ce haut-lieu des vins naturels, – celui-là même où à 13 ans, il trempait ses lèvres pour la première fois dans le précieux nectar –, pour s’offrir 30 ares de vignes au Bruel, hameau du Nord-Aveyron dont l’histoire s’est longtemps confondue avec la viticulture. C’était avant la crise du phylloxéra, à la fin du XIXe siècle. Sur ces pentes ardues surplombant La Selves dont est originaire la famille Carmarans, seules quelques terrasses de pierres sèches témoignent encore de ce passé prestigieux. Pulvérisation à dos d’homme, sol travaillé à la pioche, le néo-vigneron ne ménage pas sa peine. Arrache les hybrides – vestiges du traumatisme post phylloxéra – et replante des cépages plus adaptés. Du Chenin, Gamay, Pinot noir, Cabernet mais aussi des cépages locaux qu’il tient fermement à préserver comme le Fer Servadou ou le Negret de Banhars dont il ne restait plus que quelques centaines de pieds dans le monde…

Ambassadeur du vin nature

Sur ces coteaux pauvres, acides, les premières années sont difficiles. Il lui faudra attendre 2005 pour élever des blancs acceptables ; trois années supplémentaires pour boire le rouge qu’il souhaite produire. Mais la nature, prodigue jusque-là, lui tire les larmes. En 2010, sécheresse aidant, six cents plants sont perdus. Qu’importe, Nicolas Carmarans déménage une partie de ses vignes en des lieux moins exposés. En 2012, il quitte l’appellation Vin de pays d’Aveyron et revendique l’appellation Entraygues-Le-Fel. Solide comme son vin… Fer de lance du vin nature d’abord en France avec La Nouvelle Mairie et plus récemment en Aveyron, Nicolas Carmarans ne transige pas avec la qualité, ni avec le temps, nécessaire, qu’il déploie pour livrer de bons flacons.

En prospecteur attentif des nouvelles pratiques de cette "viticulture propre", formé sur le tard et sur le tas, il transmet aujourd’hui volontiers son savoir aux jeunes générations. A celles et ceux qui transforment durablement le vignoble aveyronnais avec du vin "responsable", "nature", "sans soufre", "sans sulfite", préférant à la rentabilité immédiate la sauvegarde du vivant… des vivants.

Un parti pris "naturaliste" qui ne l’empêche pas, et c’est heureux, d’écouler sa production à l’export – 40 % de ses 12 000 bouteilles sont vendues au Japon ou en Australie notamment – ou chez les cavistes parisiens. Un "réseau" qu’il cultive avec la même passion.

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