Rodez. Reproduire les troubles et mieux les appréhender

Les spectateurs de ce théâtre n’entendront pas les trois coups sonner. Au théâtre-forum des aidants, on reproduit les difficultés des personnes atteintes de troubles cérébraux, mais qui ne sont pas encore hospitalisés. C’est la Plateforme d’accompagnement et de répit aux aidants (PFR) de l’établissement des Cheveux d’ange à Millau qui organise cet atelier gratuit. Trois d’entre eux sont prévus entre octobre et décembre (voir ci-contre), dont un ce vendredi 25 octobre, de 14 heures à 17 heures. "C’est un outil d’éducation thérapeutique spécialisé organisé pour les aidants, explique Blandine Chiotti, la responsable. Ce sont des personnes qui ont un proche encore à domicile et qui ont parfois du mal à réagir face à des situations du quotidien." Il s’agit alors de rompre l’isolement et de lutter contre l’épuisement, suite aux situations difficiles qui se produisent chez eux. Organisés en cercle, les aidants et les organisateurs écoutent d’abord les vécus des aidants, avant d’essayer de reproduire la scène devant le groupe. D’un simple mouvement de panique à une confusion au réveil, en passant par une perte temporaire de la mémoire, toutes les histoires vraies sont prises en compte avec attention. "On rejoue les saynètes entre proches et malades, en essayant de prendre du recul par rapport aux situations. Il s’ensuit un échange et on essaye de voir quelle réaction est la plus adéquate pour la scène en particulier. Ensemble, on trouve aussi des alternatives au cas où la première proposition ne fonctionnerait pas."

Malgré la gratuité de l’atelier et la situation parfois compliquée des aidants, peu d’entre eux osent passer la porte des Cheveux d’ange, une situation que regrette Blandine Chiotti. "Quelque part, cela peut tous nous aider. C’est une réponse pratico-pratique sans jugement aucun. Tout le monde est compréhensif vis-à-vis des situations." En plus de trouver des solutions pour maintenir leurs proches à domicile, c’est aussi l’occasion pour les aidants d’y trouver un soutien d’ordre moral. Les intervenants restent à l’écoute de la moindre interrogation. Même si le fait de revivre des moments difficiles peu faire peur, la responsable l’assure : "Dans cet atelier, on lâche prise."