Rodez : le grand jour de la consécration de l'église Saint-Amans

L’année 1764 est celle de la consécration de l’église Saint-Amans, bien que la partie supérieure du clocher ne soit pas terminée. Cette année-là, les dons continuent d’affluer, mais malgré cela, la communauté a des difficultés à subvenir aux nombreuses dépenses.

Aussi la décision est prise de proposer aux paroissiens d’être inhumés dans la nouvelle église "sans distinction de ceux qui auraient ou qui n’avaient pas leurs tombeaux dans l’ancienne église" et qui "seront tenus de payer une fois pour toutes à la fabrique de ladite église…"

L’évêque Mgr de Grimaldi a fixé au 8 septembre, date de la fête de la Nativité de la Sainte Vierge, le grand jour de la nouvelle église Saint-Amans.

La veille, tous les paroissiens se sont préparés par le jeûne et la prière, et le soir, toutes les cloches de la ville ont annoncé la grande cérémonie du lendemain.

Le 8 septembre, à 6 heures et demi du matin, "le soleil s’est levé brillant et pur pour éclairer l’auguste cérémonie qui allait s’accomplir. Un peuple nombreux, accouru des contrées voisines, bruisse autour de l’église comme les flots d’une mer doucement agitée par la brise du nord et attend avec une pieuse curiosité le touchant spectacle", écrit l’historien Hippolyte de Barreau.

L’évêque entouré des vicaires généraux et des consuls du Bourg, se rend à Saint-Amans, revêt les ornements pontificaux et sort pour réciter les psaumes et faire trois fois le tour de l’église avec les aspersions, bénédictions et prières liturgiques. Puis, solennellement, l’évêque fait ouvrir la grande porte de l’église avant de tracer avec sa crosse le signe de la croix sur le seuil.

Puis il consacre le maître-autel et célèbre aussitôt la messe solennelle, chantée par le clergé de Saint-Amans.

"La vaste nef, écrit Claude-Amans Sabatié, était trop étroite pour contenir la foule des visiteurs accourus de toute la ville et le diocèse. Elle remplissait les amphithéâtres construits pour la recevoir dans les nefs latérales et dans les chapelles."

Procession

Le lendemain tous les religieux et les autorités de la ville sont réunis auprès de l’évêque dans l’église des Cordeliers (emplacement actuel du Palais de Justice) pour la translation des saintes reliques des premiers évêques de Rodez à Saint-Amans.

Les archives du Bourg racontent alors la grande procession se déroulant à travers les rues "tapissées et pavoisées en l’honneur des Saints", de la rue du Bal à la rue du Touat, et "devant un escadron de dragons, du régiment de Baufremont (Vosges) qui ouvre la marche, tambours battants et étendards déployés".

"En tête avance lentement la confrérie des Pénitents bleus portant le cercueil de saint Naamas. À leur suite, les Pénitents blancs soutiennent le cercueil de Saint Dalmas ; celui de saint Amans est porté par quatre pénitents, choisis deux dans chaque confrérie."

Après la consécration de la nouvelle église, "la paroisse de Saint-Amans connut, écrit M. Sabatié, une période de vingt-cinq années heureuses et prospères".

Jusqu’à la Révolution…

À suivre…