A Millau, Recaliu nous embarque sur une naviol ressuscitée

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  • Les membres de l’association réunis devant la barque.
    Les membres de l’association réunis devant la barque. D. J. - Repro CP
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L’association, en faveur de la préservation de la culture occitane, a reproduit cette barque à fond plat, disparue depuis les années 1960..

Dans une petite cave de Millau, les membres de l’association Recaliu se sont réunis autour d’une étrange embarcation en cours de construction et à l’aspect atypique. Appelée naviol, cette barque à fond plat, parfois longue de sept mètres, avait disparu des eaux millavoises depuis les années 1960. Rares sont ceux qui ont eu l’occasion d’en observer.

Faire revivre le passé

L’objectif de l’association Recaliu, qui se consacre à la préservation de la culture occitane, est donc de faire revivre ce vestige du passé. "Il a fallu consulter des anciens de Millau pour collecter leurs souvenirs et trouver un gabarit de naviol afin d’avoir un patron et pouvoir en reconstruire une fidèlement", explique Jean-Paul Rouch, secrétaire de l’association.

En tout, la confection de la barque a pris deux jours, si l’on excepte la préparation des planches, plus longue, à cause des détails qu’elles nécessitent. La plupart du temps, des outils traditionnels ont été utilisés. En dépit de ces soucis d’authenticité, Recaliu a légèrement modernisé la barque, en remplaçant les planches en pin par du douglas, un bois bien plus résistant aux affres du temps. Enfin, l’association a encore quelques doutes concernant la couleur des naviols. "Personne ne s’en rappelle. On suppose qu’elles étaient peut-être marron à cause du bois traité avec une substance nommée carbonyle. Mais nous devons encore creuser cette piste", confie Jean-Paul Rouch. Si l’apparence des barques demeure incertaine, leur utilisation l’est beaucoup moins. On sait que les naviols avaient des rôles éclectiques. Tantôt utilisées pour traverser, d’une berge à l’autre, le Tarn (elles pouvaient transporter jusqu’à six personnes), elles servaient également à la pêche. Enfin, les naviols permettaient encore de collecter du sable à destination des crépisseurs. À l’heure actuelle, Recaliu compte surtout se servir de son embarcation flambant neuve à des fins ludiques. D’ici cet été, les Millavois et autres curieux pourront profiter d’une traversée du Tarn, voire d’une promenade le long de cette rivière iconique, sur une embarcation qui ne l’est pas moins.

Transport de sable

Du sable était extrait de la rivière à l’aide d’une boîte de conserve accordée au sol. La naviol pouvait transporter jusqu’à 400 kg, qui étaient ensuite acheminés sur les berges, puis tamisés. Un métier très pénible sur le plan physique, car il imposait de garder le dos courbé en permanence. La qualité de ce sable était très appréciée des crépisseurs locaux.

Contact : Recaliu, 16, boulevard de l’Ayrolle, Millau.

 

 

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