Rallyes aveyronnais : Sébastien Durand, dans l’ombre de Da Cunha

  • Sébastien Durand (à gauche sur la photo) avec Jean-Michel Da Cunha lors de la victoire à Marcillac en 2019
    Sébastien Durand (à gauche sur la photo) avec Jean-Michel Da Cunha lors de la victoire à Marcillac en 2019 S.C.
Publié le
Centre Presse

S’il est moins connu que Jean-Michel Da Cunha, Sébastien Durand, son copilote, est un élément incontournable du binome qui truste les victoires et les podiums en rallye.

"Cela ne me gêne pas d’être dans l’ombre de Jean-Michel, bien au contraire". Voilà ce qu’explique Sébastien Durand, son copilote depuis 14 ans. "Le pilote c’est Jean-Michel, c’est lui qui a le talent. Moi je suis là pour faire mon job, un point c’est tout, et je le fais par amitié."

Sébastien a débuté en 2005 au côté de Jean-Laurent Chivaydel. C’est l’année suivante qu’il s’installe pour la première fois dans le baquet de droite de Jean-Michel Da Cunha pour le rallye régional du Cantal. Une première qui se solde par une victoire. L’aventure était lancée pour le binôme, qui affiche depuis une impressionnante série de victoires (58) et au moins autant de podiums. "À la base je ne suis pas un grand passionné de rallye. Bien sûr, j’aime ça en tant que spectateur mais je ne pense pas que j’aurais continué aussi longtemps si ce n’était pas pour Jean-Michel."

De quelle façon expliquer la longévité de ce duo ? "C’est avant tout une question de confiance. Parfois, nous n’avons même pas besoin de parler pour nous comprendre. Ensuite, il y a une grande amitié dans la vie de tous les jours". Même si Sébastien et Jean-Michel sont des amateurs, il y a entre eux un grand professionnalisme, dans la façon d’aborder les épreuves et les reconnaissances. "Même si nous connaissons certaines spéciales par cœur, nous nous attachons à les reconnaître pour mettre à jour les notes. Il peut y avoir des changements, une corde plus profonde, du gravier, une route plus sale etc."

Ces notes prises en commun sont égrenées par la suite par Sébastien, l’œil rivé sur son book, avec le bon timing tout au long des spéciales. "Lors de la prise de notes, nous n’anticipons pas les vitesses de passage. Nous relevons la topographie de la route, l’angle des virages et en fonction de ces informations, Jean-Michel sait sur quel rapport de boîte il va passer. Si j’annonce virage 90, il sait qu’il va tomber en 3e."

Finale exceptionnelle en Coupe de France

Au rang des bons souvenirs, il y a la victoire au Rouergue en 2015, une première en championnat de France, après plusieurs podiums. Mais il en est une qui restera gravée à tout jamais. "La finale de la Coupe de France des rallyes cette année a été exceptionnelle. Nous n’avions jamais roulé comme ça. Quand on entend David Salanon dire à l’arrivée de la dernière spéciale, si avec ce chrono, on ne gagne pas, et qu’à un dixième près, on fait le même en ayant fait un tête à queue. Jean-Michel est allé chercher cette victoire avec son talent et il la mérite. J’étais vraiment content pour lui". De quoi effacer la sortie de route au Quercy en 2016 qui priva le duo de compétition pendant près de six mois à la suite de graves blessures pour Sébastien, notamment plusieurs côtes de cassées et une hanche fêlée.

Paradoxalement, cet accident n’a jamais fait douter le copilote. "Je n’ai jamais envisagé d’arrêter. Jean-Michel, qui m’a soutenu, a toujours été présent pour me rassurer".

Lorsqu’il a enfin pu remonter dans le baquet, au cours du Rallye des 100 Vallées, cela s’est fait naturellement. "Je n’ai pas eu peur, peut-être un court instant d’appréhension mais ce n’était pas dans la même voiture. C’était dans une R5 qui sont des véhicules beaucoup "secure"." Cela fut une autre paire de manches quand il a fallu remonter dans la Ford Escort avec laquelle avait eu lieu la sortie de route. "Là, j’étais un peu plus stressé mais bon après 2 ou 3 kilomètres, c’était oublié."

Pas de retraite en vue

Âgé de 47 ans, Sébastien Durand n’envisage toutefois pas de remiser son carnet de notes dans une armoire. Au contraire. "J’arrêterais le jour où cela s’arrêtera avec Jean-Michel car je n’envisage pas de courir avec quelqu’un d’autre. Je suis avec lui par amitié et je suis heureux de sa réussite."

Quant à savoir s’il aimerait inverser les rôles au moins une fois. "Pourquoi pas. Pour essayer. Mais ça, il faut le proposer à Jean Michel."

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?