Millau. Sud-Aveyron : le développement territorial passe par les forêts du Parc des grands causses
La filière bois du Sud-Aveyron ne manque pas de ressources pour se développer.
Depuis 2007 le Parc à une charte forestière, celle-ci à permis depuis de dresser un inventaire environnemental et économique de la filière. Le chargé de mission bois et forêts, Jérôme Bussière a présenté son bilan en fin de semaine dernière. Sur les 320 000 ha du territoire du parc, 42 % sont constitués de bois et la forêt à tendance a grignoter. Elle est très morcelée en termes de propriété privée et publique et peu exploitée. "Une forêt c’est comme tout être vivant, ça a un cycle. Pour préserver sa biodiversité et le paysage, il faut exploiter la forêt, explique Florent Tarisse le directeur général des services au Parc. Pas du tout dans l’idée de couper tous les arbres, mais plutôt dans le respect de son cycle de vie et dans un objectif de préservation de la biodiversité".
"La forêt est très faiblement exploitée en Sud-Aveyron"
Au niveau économique, la forêt est très faiblement exploitée en Sud-Aveyron. On ne consomme que 1 % de la pousse annuelle, et toute cette pousse n’est pas mobilisable. D’après l’étude menée par le Parc il y a de moins en moins de scieries sur le territoire et il y a de moins en moins de bois scié sur le territoire. "On devient un lieu de production de matière première mais de moins en moins un lieu de valorisation", poursuit le directeur. Le Parc a entamé depuis 2015 le développement de trois filières en collaboration avec la Région : la brebis, le sport pleine nature et le bois. "Nous avons développé le volet bois énergie, pour exploiter les déchets de coupe, avec Causse énergia. On veut aussi développer le bois d’œuvre", poursuit-il. Pour montrer que le bois du Sud-Aveyron est valorisable, le parc a soutenu la création de meubles rurbains en pin sylvestre et en bois de châtaignier (voir photo et encadré). La gamme dessinée par le créateur millavois Jacques Pierrejean est un produit 100 % made in Parc des grands causses. D’ores et déjà disponible à la vente. Mais aussi le développement d’abris d’estive 100 % en bois local. "On a travaillé avec l’école d’architecture de Montpellier pour imaginer des abris d’estive pour les troupeaux. En partant des qualités du bois que l’on trouve par ici pour rester dans une logique écoresponsable et de développement local", ajoute Florent Tarisse. Le premier modèle devrait sortir d’ici l’an prochain. "On est dans un schéma global. Comment exploiter la forêt, comment s’y rendre, toute la filière est concernée. Et nous voulons assurer l’accompagnement des entreprises dans ce développement", explique-t-il. "À la seconde ou on parle, on estime à 100 entreprises sur le territoire du Parc qui touchent à la filière du bois. Cela va du gars qui coupe les arbres jusqu’à celui qui fait des meubles, appuie fièrement le directeur. La difficulté que l’on rencontre quand on parle d’exploiter la forêt c’est que les gens imaginent que l’on va tout couper. Pour nous c’est une ressource locale qu’il faut préserver et valoriser. On fait du développement territorial, mais durable".
Un concept accessible à tous
Rustique, la collection de mobilier rurbain "En attendant les brebis" est une cocréation du Parc des grands causses, dessinée par Jacques Pierrejean. Elle est actuellement produite par l’entreprise Boissière & Fils et commercialisée par Carré de vie.
Elle est fabriquée en châtaignier du Sud-Aveyron. Toute personne intéressée peut, en respectant un cahier des charges, et en bénéficiant d’un accompagnement du Parc produire et commercialiser à son tour cette collection de meubles uniques. Renseignements auprès de Simon Gelis au 07 70 11 61 55.
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