Un candidat à la présidence de la Fédération française en campagne sur les prés millavois

  • Florian Grill était de passage à Millau, ce mercredi soir, en compagnie de grands noms du rugby hexagonal.
    Florian Grill était de passage à Millau, ce mercredi soir, en compagnie de grands noms du rugby hexagonal. Centre Presse Aveyron - Jérémy Mouffok
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Propos recueillis par Jérémy Mouffok

Florian Grill, président de la Ligue de rugby d’Ile-de-France et candidat déclaré à la présidence de la Fédération française, était de passage à Millau, hier. Objectif de sa visite, dévoiler les grandes lignes de son projet dans le cadre de l’échéance d’octobre 2020.

Le projet présenté au public au cours de votre campagne à travers la France se nomme Ovale ensemble. Quelles en sont les grandes lignes ?

Ce n’est pas une campagne contre mais pour le rugby et les bénévoles en général. Comme dans toute campagne, il faut partir d’un diagnostic. Il existe un rugby en crise profonde, n’en déplaise à l’actuelle gouvernance de la Fédération. Il y a, par exemple, une baisse de 24 % des licenciés dans les écoles de rugby depuis trois ans. Le phénomène existait déjà mais il s’est amplifié. A contrario, la même Fédération donne comme réponse une augmentation de 65 % de sa masse salariale et propose de changer le logo de l’équipe de France. On fait face à une autre vision. Pour relancer la machine, il nous faut des actions envers les scolaires qui pourraient passer par le partenariat de 1 000 clubs volontaires. Il faut fidéliser les licenciés dans et autour de ces mêmes équipes et créer un projet de jeu basé sur un rugby de mouvement. Dans l’ensemble, il y a une nécessité de communiquer. Ce n’est pas normal qu’en période de Coupe du monde, il n’y ait pas eu un plus grand déploiement pour promouvoir notre sport.

La candidature que vous portez n’est donc en rien une opposition totale au projet développé par Bernard Laporte depuis son élection à la tête de la Fédération ?

Je préfère me concentrer sur notre manière de voir les choses, et nous ne le faisons pas en fonction de Bernard Laporte mais en fonction de nous et de ce qu’on pense être bon pour l’avenir du rugby.

Parmi les soutiens affichés, figurent de grands noms du rugby français, parmi lesquels Fabien Pelous (ancien deuxième-ligne de l’Équipe de France) ou encore Jean-Claude Skréla (.sélectionneur de l’Équipe de France entre 1995 et 1999 ; NLDR)

Ce ne sont pas les seuls puisqu’il y a aussi Jean-Marc Lhermet ou Julien Pierre. Il faut des gens qui bénéficient d’une exposition médiatique mais également des inconnus qui font tourner le rugby au quotidien. Je trouve que c’est symptomatique de voir tous ces grands noms qui se lèvent et qui disent "ça suffit". Ils désirent voir autre chose pour notre sport.

Venir au contact des bénévoles qui font le rugby est-il indispensable pour faire bouger les lignes ?

C’est une expérience humaine incroyable que nous menons sur 200 jours. On est reçus dans 360 relais locaux qui organisent tout sur place. On fait des réunions le mercredi et le jeudi, on va voir des écoles de rugby le samedi et on assiste à des matches le dimanche. À chaque fois, nous assistons à des séances du question-réponse sur des problématiques qui touchent vraiment les clubs.

Que ressort-il de ces échanges ?

La perte de contact avec les grandes ligues. On a remplacé plusieurs comités par un seul. On veut recréer, sans nostalgie, des districts de proximité. Il faut parfois réunir pour des équipes de cadets ou de juniors quatre, cinq voire six clubs. Il y a la nécessité de simplifier les formations et d’autres milliers de sujets. La réalité, c’est que tout ceci fonctionne comme une drogue. Ça donne l’illusion à court terme d’une solution et ça vous tue à long terme. En fait, on éloigne de plus en plus le lieu de la pratique. C’est une mauvaise réponse à une très bonne question. D’où la nécessité de recréer des passerelles avec le monde scolaire.

Les maux décrits sont-ils propres au rugby français ?

Ce n’est pas propre à la France, et la situation n’est pas inéluctable. On ne prend tout simplement pas les bonnes décisions. On est confiants si on remet l’église au milieu du village et si l’on se consacre au développement du rugby. Nous devons revenir au sens et aux valeurs du rugby. Partout où les clubs ont vraiment les moyens pour investir, cela fonctionne, comme à Millau. La Fédération doit être un support de communication pour notre sport plutôt que de se soucier, comme le fait Bernard Laporte, de ce qui se trame dans les instances internationales comme World rugby.

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