50 ans de développement du territoire de l’Aubrac à la loupe

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    Les belles aubracs, symboles du renouveau du territoire. Photo J.B. - Joel Born
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Joel Born

Un riche et passionnant ouvrage collectif, coédité par le PNR de l’Aubrac, vient de paraître aux Éditions de l’Aube. Ou comment un territoire fortement identitaire peut tirer profit de son environnement.

Ingénieur agronome, spécialiste du développement agricole, Jean-Baptiste Borrès ne connaissait pas l’Aubrac. Durant deux ans et demi de travail de fin d’études à Agro Paris Tech (avec Alban Hiaux, un autre étudiant) puis de recherches, bénéficiant d’un financement mixte public privé, il a appris à connaître le plateau du Nord-Aveyron. A l’analyser et à apprécier ce territoire de caractère. Aujourd’hui basé à Clermont-Ferrand, il est l’auteur central d’un riche, passionnant et dense ouvrage collectif, L’Aubrac, 50 ans de développement, coédité par le Parc naturel régional de l’Aubrac, qui vient de paraître aux Éditions de l’Aube. Un ouvrage que tout amateur de l’Aubrac se doit de ranger en bonne place dans sa bibliothèque.

Conserver la mémoire

L’idée de ce bouquin, qui constitue une mine d’informations sur l’évolution de l’Aubrac depuis le milieu des années soixante, est d’abord née de la volonté de conserver une mémoire qu’il est toujours préférable de consigner pour ne pas la perdre. La volonté de trois hommes, anciens chercheurs ou professeurs, membres de l’Académie d’Agriculture de France : Claude Béranger, Joseph Bonnemaire et Philippe Lacombe. Le trio fut immédiatement encouragé par l’incontournable personnage de l’Aubrac et actuel président du PNR, André Valadier. L’équipe fut rapidement rejointe par le Ruthénois Jean-Louis Rouquette, ce dernier ayant participé à la RCP d’Aubrac, l’une des premières recherches pluridisciplinaires, conduite par le CNRS, de 1964 à 1966, sous la conduite notamment de l’ethnologue Corneille Jest. Une équipe rédactionnelle à la dimension du projet, dans laquelle on retrouve également Sophie Devienne, professeure d’agriculture comparée et développement agricole à Agro Paris Tech, elle aussi membre de l’Académie d’agriculture de France.

La valorisation d’une identité

Parmi les coauteurs du livre, préfacé par André Valadier et dont plusieurs illustrations sont du photographe ruthénois Maurice Subervie, on retrouve deux Aveyronnais, amis de longue date. Aujourd’hui retiré près de Bozouls, l’ingénieur agronome ruthénois Jean-Louis Rouquette, a participé, à l’époque, à la RCP Aubrac, avant d’exercer diverses responsabilités dans des organismes de développement agricole, au niveau local et national. Originaire d’Onet-le-Château, Joseph Bonnemaire fut professeur dans l’enseignement supérieur agronomique. Dans les années 90, il fut aussi conseiller du ministère de l’Agriculture, auprès d’Henry Nallet, Louis Mermaz et Jean-Pierre Soisson. "Depuis 50-60 ans, il s’est passé beaucoup de choses en Aubrac, explique-t-il. L’objectif premier était de rassembler toute cette histoire." Joseph Bonnemaire était également proche de l’ethnologue Corneille Jest, récemment décédé, à qui l’ouvrage est dédié, ainsi qu’à Philippe Lacombe, lui aussi disparu.

La force du collectif

L’Aubrac, un territoire à la fois "magnifique, passionnant et exemplaire, à plus d’un titre", selon Jean-Baptiste Borrès. " C’est un vrai travail de recherches, en sortant des discours un peu classiques et de certains a priori, en essayant aussi de mettre de la perspective et un peu de regard critique, analyse le jeune homme. Un des enseignements que l’on peut en tirer, c’est la force du collectif de ce territoire très identitaire. L’identification collective à ce patrimoine et la valorisation d’une identité. Tout seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin…" Une réflexion qui colle tellement bien au dynamisme aubracien.

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