Écologie et autonomie à Salles-Curan : Alain est dans son jardin

  • Alain Pouvreau,  nutritionniste à Salles-Curan.
    Alain Pouvreau, nutritionniste à Salles-Curan. Centre Presse - Mathieu Roualdès
Publié le
Mathieu Roualdés

Et si les écoliers de Salles-Curan se nourrissaient d’ici peu grâce à leur propre jardin… C’est le projet d’Alain Pouvreau, nutritionniste dans le village. Un projet récemment récompensé par le Créathon, concours organisé par le groupe La Dépêche du Midi.

Perché à plus de 800 mètres d’altitude sur le Lévezou, le petit village de Salles-Curan, un peu plus de 1 000 âmes, abrite deux écoles primaires et un collège privé, celui des Monts et Lacs. Chaque midi, près de 150 élèves de ces établissements déjeunent à la cantine. Un moment de partage, de plaisir aussi parfois mais un moment qui peut également être source d’inquiétudes… Que mangent nos enfants ? La question revient sans cesse dans la bouche des parents. à Salles-Curan, la réponse se trouve actuellement dans le bourg, car le fournisseur des cantines est un boucher-charcutier-traiteur installé de longue date dans la commune.

D’ici quelques années, les enfants pourraient même se régaler avec des légumes issus d’un jardin communal et dans lequel ils travailleraient, avec pédagogie bien entendu ! Ce projet, " d’ultracircuit court", est l’œuvre d’Alain Pouvreau, nutritionniste dans le village. Il a récemment attiré l’attention du Créathon, concours sélectionnant dix projets innovants et durables, organisé par le groupe La Dépêche du Midi. Et selon son créateur, le projet "verra le jour", car il a " un intérêt pour tous".

En attendant les financements notamment – "Il nous faut 50 000 € pour rémunérer un(e) maraîcher(e) car un jardin, on s’en occupe 24 h/24" -, Alain Pouvreau a d’ores et déjà défini les objectifs : les 6 000 m2 du jardin, un terrain laissé à disposition par la mairie, doivent permettre aux établissements de la commune de devenir totalement autonomes en termes de production de cinq légumes (pomme de terre, carotte, endives/salades, navet et chou). Une ruche, pour le miel, et un poulailler, pour les œufs, doivent également prendre place dans le jardin.

"Ce projet est totalement en accord avec notre temps. Notre société arrive en bout de course et les enfants représentent notre avenir. Peut-on aujourd’hui se permettre de manger des poivrons qui ont parcouru 4 000 km ? Ne doit-on pas essayer d’en produire au plus près, dès que c’est possible. Si chaque cantine scolaire avait son jardin, imaginons les économies réalisées en émission de CO2 ! Puis, imaginons ces enfants qui découvriront le jardinage, les cultures, les légumes et tous ces plaisirs. Voir un enfant manger une carotte qu’il a fait pousser de A à Z, c’est fantastique. Notre projet, c’est tout cela en même temps", explique Alain Pouvreau, grand passionné de cuisine à ses heures perdues.

"Les communes voisines voudront faire pareil"

Avec son jardin, il compte à terme produire 800 kg de pommes de terre, 600 kg de carottes, de choux, 300 kg de navets, 3 500 salades, 10 500 œufs et 150 kg de miel. Une production qu’il espère voir débuter dès la prochaine rentrée scolaire.

Avec une même idée directrice : un jardin fait par des enfants, pour des enfants. "Et qui sait, les communes voisines voudront certainement faire pareil ensuite…", espère-t-il.

La deuxième édition du forum Le Monde Nouveau aura lieu du 26 au 29 mars prochain à Perpignan. à cette occasion, un nouveau Créathon viendra récompenser les meilleures innovations de la région.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?