Escrime Rodez : Fabrice Jeannet la joue encore par équipes

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  • Le mètre 94 du Martiniquais ne l’a jamais empêché de se montrer aérien sur la piste, même passé la trentaine comme ici sous les couleurs de Rodez. Tout simplement prodigieux. 	Archives Jean-louis Bories
    Le mètre 94 du Martiniquais ne l’a jamais empêché de se montrer aérien sur la piste, même passé la trentaine comme ici sous les couleurs de Rodez. Tout simplement prodigieux. Archives Jean-louis Bories Repro CP -
Publié le , mis à jour
Aurélien Parayre

L’escrimeur double champion olympique par équipes et ancien épéiste ruthénois dirige et anime désormais un espace de coworking à bordeaux.
 

On l’avait quitté un certain 24 janvier 2016 dans le prestigieux Congress Centrum d’Heidenheim en Allemagne, juste après que lui et les Ruthénois avaient écrit une des plus belles pages de l’histoire du sport aveyronnais en devenant champions d’Europe des clubs à l’épée. "Un divin moment empli d’émotions éternelles", avions-nous alors écrit. Déjà et malgré l’euphorie, le double champion olympique par équipes (2004 et 2008) pensait à l’après. "A priori, c’est ma dernière campagne", avait-il confié. Et Fabrice Jeannet a tenu parole.

"Très, très bons moments"

Le colosse à la flèche tant aérienne n’a plus ressorti ses armes depuis, "mis à part pour un ou deux stages à Portland", nous a-t-il confiés. L’escrime est donc derrière lui, elle qui lui a tant apporté. Des titres de champions olympiques, du monde et donc d’Europe des clubs ou de France avec un club de Rodez qu’il considère toujours aujourd’hui comme "un bonus" dans sa carrière, "grâce auquel j’ai en plus vécu de très, très bons moments", après un véritable arrêt en 2008 au sortir de l’olympiade chinoise. Il avait alors "signé" par amitié pour Bruno Gares, maître d’armes ruthénois et long compagnon d’aventure du Martiniquais en équipe de France, en tant qu’armurier. Pour autant, celui qui avait tout gagné ou presque sur la scène internationale et dont l’après était déjà bien ficelé ne s’est pas engagé dans cette aventure pour faire de la figuration. C’eut été mal connaître celui que l’on surnommait l’extraterrestre. D’ailleurs, quand on lui demande aujourd’hui de se remémorer une seule de ses touches sous les couleurs ruthénoises, il en évoque une encaissée. "Lors de ma première année, ce devait être un quart de championnat de France. On perd 45-44 contre Tourcoing. Et la dernière touche, c’est moi qui la prends… J’étais très déçu, véritablement ennuyé pour l’équipe, le club." Probablement un revers fondateur pour la suite et les années en or qui suivirent (lire plus bas). Son président d’alors, Jean-Michel Goubert de confirmer : "On ne pouvait rien y reprocher sur ce match. Mais je pense qu’il voulait tellement gagner que ça lui a donné l’envie de continuer. Au fond de lui, je reste persuadé qu’il voulait remettre les pendules à l’heure."

Polyvalence et surf

Et il l’a fait. Sans pour autant contraindre son projet professionnel : la gestion d’un espace de coworking, fondé il y a sept ans avec deux autres investisseurs, nommé coolworking et où cohabitent entre "70 et 80 coworkers". Près de 500 m2 en plein centre de Bordeaux, où le natif de Fort-de-France habite avec sa compagne et ses deux enfants, et dont il s’occupe à plein temps. "C’est polyvalent comme activité raconte celui qui fêtera ses 40 ans en 2020 et qui pratique aujourd’hui le surf avec son fils de 8 ans. Ça va de la gestion administrative d’une entreprise à des aspects plus pratiques comme changer un robinet, en passant par des tâches plus techniques telles que configurer une imprimante." Mais fort de son vécu, pourquoi ne pas avoir tenté l’aventure du coaching ? "Car je ne pense pas en avoir les compétences, répond-il sans fard. Je ne suis pas patient, ni didactique ou pédagogue. Je crois véritablement qu’il faut la fibre pour transmettre, et je ne l’ai pas. Mais ça ne m’empêche pas de faire du retour d’expérience lors de stages où l’on partage nos visions du haut niveau." aurélien parayre

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