Rodez : le dernier salut de l’homme de théâtre Paul Astruc

  • Paul Astruc a indéniablement marqué l’histoire de la ville.
    Paul Astruc a indéniablement marqué l’histoire de la ville. Repro CPA
Publié le , mis à jour
Philippe Routhe

Le Chariot, Colinet, l’affaire Fualdès, etc.. Le théâtre ruthénois pleure cet homme de culture décédé ce week-end à l’âge de 94 ans.

Il y a trois ans, voir l’Affaire Fualdès jouée à guichets fermés sur la place Foch, à Rodez, lui avait procuré un bonheur immense. Lui, l’homme de théâtre, qui avait notamment consacré une bande dessinée à "l’affaire" de Rodez, la voyait enfin sur les planches. Et, cerise sur le gâteau, il en avait été le scénariste. À 91 ans, c’était son "clou" du spectacle.

Ce week-end, Paul Astruc est décédé. Laissant beaucoup de Ruthénois dans la peine. A commencer par tous ceux qui furent un jour touchés par les Comédiens au Chariot, la troupe dont il fut le fondateur avec Roger Rey, en 1952. "Il laissera derrière lui une nuée de comédiens tristes mais reconnaissants qu’il ait ouvert la voie du théâtre amateur en Aveyron" glisse-t-on au sein de la troupe. Et pour cause. De la naissance des Comédiens au Chariot jusque dans les années 2000, Paul Astruc et sa compagnie sillonneront le département pour faire connaître les grands auteurs. Et ses créations aussi. Sous sa houlette, la troupe n’a en effet monté pas moins d’une cinquantaine de pièces dont une dizaine de créations originales. Avec en point d’orgue "Antoine Colinet". Une création originale consacrée aux compagnons bâtisseurs, jouée en 1988 et 1989 sur le parvis de la cathédrale devant un public aussi impressionné que conquis. Inoubliable !

Reste que lorsqu’on évoquait le Chariot, Paul Astruc ne manquait pas d’y associer son épouse, Marie-Thérèse, avec laquelle il eut trois enfants. "Elle était l’âme du Chariot" disait-il. Le square de la rue Grandet porte d’ailleurs son nom.

Illustrateur et homme cultivé, Paul Astruc fut également l’auteur de plusieurs ouvrages. Notamment en compagnie de Jean-Philippe Savignoni et Jean-Michel Cosson, pour qui "la pluie ressemble à des larmes aujourd’hui" comme l’a dit ce dernier. Le trio, qui connaît Rodez et son histoire sur le bout des doigts, avait commis "Les mystères de l’Aveyron", "L’Aveyron mystérieux et insolite", etc.

À Midi Libre, Paul Astruc avait prêté sa magnifique plume pour délivrer de délicieuses chroniques sur les pièces qui se jouaient dans la ville. Avec ses pinceaux, il avait faît naître "Miss Aligot", dont les aventures ou les réflexions partageaient le quotidien dominical des lecteurs.

Touche à tout dans le milieu culturel (il fit un bref intermède au sein des PTT, "parce qu’il fallait bien travailler"), Paul Astruc, qui avait quitté la ville de Montpellier à 26 ans, avec son épouse, pour s’installer à Rodez, a assurément marqué l’histoire de la ville. Depuis 2006, la salle dans laquelle jouent les comédiens au Chariot, porte son nom. En 2012, pour les 60 ans du Chariot, il avait reçu la médaille de la fédération nationale des compagnies de théâtre et d’animation. Une reconnaissance qui l’avait "touché". Juste retour de chose après cette vie passée à émouvoir d’innombrables spectateurs, acteurs et amis.

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