Conseil municipal de Rodez : cette fois, la campagne est lancée

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  • L’hémicycle du conseil municipal a parfois pris des allures d’arène politique, hier soir.
    L’hémicycle du conseil municipal a parfois pris des allures d’arène politique, hier soir. Repro CPA
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Mathieu Roualdés

Alors que l’équipe municipale a présenté "l’excellente santé financière de la Ville", lors du rapport d’orientation budgétaire pour 2020, l’opposition a refusé de participer au débat "pour ne pas subir les diatribes verbales irrespectueuses et agressives" du maire.

Ce n’est pas une nouveauté : Christian Teyssèdre et son équipe municipale ont fait de la rigueur et de l’équilibre budgétaire leur cheval de bataille depuis de longues années. Le rapport d’orientation budgétaire pour l’année 2020 a une nouvelle fois été l’occasion de le prouver, mercredi 6 novembre lors du conseil municipal.

Durant de longues minutes, Arnaud Combet, adjoint aux finances, a avancé de nombreux arguments en ce sens, chiffres à l’appui : une fiscalité en constante baisse avec une taxe foncière et d’habitation qui n’augmenteront pas l’an prochain, un "maintien et une amélioration" des services publics, des dépenses "toujours plus maîtrisées" dans un contexte national "loin d’être facile et préoccupant pour l’avenir", des investissements "souvent réalisés sans emprunt grâce à nos épargnes"… Et surtout une diminution de l’endettement à hauteur de – 65 % en 12 ans ! "Si l’on se fie à la cour des comptes, nous sommes la commune moyenne avec les meilleurs indicateurs financiers", a même conclu Arnaud Combet, tout en stipulant que la Ville était aujourd’hui en capacité "d’absorber un choc externe à l’heure où la dette nationale est quasiment à hauteur de 100 % de notre PIB".

Rodez Citoyens refuse de participer au débat

Les détails de ce budget pour l’an prochain ne seront, en revanche, dévoilés qu’en décembre. Et qu’importe si c’est un "budget transitoire", à quatre mois des prochaines élections municipales – premier tour fixé au 15 mars -, comme l’ont fait remarquer plusieurs élus. "Vous êtes malades des chiffres. Les économies sont l’alpha et l’oméga de votre politique mais pourquoi présenter ce budget à ce jour alors que rien ne vous est acquis pour la future mandature ?", a quant à lui tenu à dire Matthieu Lebrun, élu de d’opposition de Rodez Citoyens. Avant de faire valoir, aux côtés de son camp, son "droit au silence pour ne pas subir les diatribes verbales irrespectueuses et agressives de Christian Teyssèdre", faisant référence au début du conseil municipal.

Teyssèdre : "Depuis six ans, vous ne proposez rien"

à droite, en revanche, Serge Julien a dénoncé "une réduction de la dette obsessionnelle afin de figurer en tête des classements", même si la majorité de son bord politique a validé le rapport présenté. L’équipe municipale en place, Monique Bultel-Herment et Sarah Vidal en premier lieu, a quant à elle dénoncé la position des élus du collectif de Rodez Citoyens : "Comment peut-on refuser un débat, aussi âpre soit-il, lorsqu’on est engagé en politique ?".

"Depuis six ans, vous ne proposez rien ! C’est surréaliste, voire même choquant, lors d’un débat aussi important que l’orientation budgétaire. Et comment peut-on dire qu’on ne pense qu’aux économies ? On a réalisé près de 270 projets depuis 2008 et je peux tous vous les énumérer ! Je rappelle également que sans économie, on ne peut rien faire…" Cette fois, la campagne est bel et bien lancée.

« Mensonges », « extrémistes de gauche » et cartons rouges…

Quarante-cinq minutes. Avant le début du conseil municipal, et devant un public nombreux, le maire Christian Teyssèdre a tenu à « clarifier les choses » après un message posté sur les réseaux sociaux par le collectif Rodez Citoyens. Ce dernier dénonçait le manque de réponses écrites de la majorité aux questions de l’opposition. Un argument « totalement mensonger » pour le maire qui a fait remettre les réponses écrites par ses équipes, lors du dernier conseil municipal, à tout l’hémicycle. « Comment, lorsqu’on se prétend les parents nobles de la vertu, peut-on propager de tels mensonges ? Vous nous avez habitués à plus d’honnêteté intellectuelle ! ». Monique Herment-Bultel, première adjointe, s’est également dite « scandalisée » avant d’indiquer à ses opposants « de faire une campagne digne de ce nom, par respect pour les Ruthénois ».
Le ton entre les deux camps est ensuite monté lors d’une question sur le coût de la venue d’Emmanuel Macron à Rodez : « Cela a coûté zéro euro au contribuable. Et, par votre présence et votre participation gourmande au buffet, vous avez validé cette cérémonie que j’ai payée avec mes deniers personnels », a, quant à lui, fait remarquer Christian Teyssèdre à Claudine Bonhomme. Avant que cette dernière ne brandisse à plusieurs reprises un… carton rouge ! Pas de quoi apaiser l’ambiance par la suite. « Vous avancez masqués mais vous êtes des extrémistes de gauche », a notamment lancé Arnaud Combet, à la suite du refus de l’opposition de participer au débat sur l’orientation budgétaire. Ambiance, ambiance…
 

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