Sévérac d'Aveyron. Aveyron : le conseil départemental est bien décidé à tenir la route
Il n’y a pas que la RN 88 qui sillonne l’Aveyron. Le Département aime à rappeler l’effort financier engagé pour ses 6 000 km de réseau. Plus d’un milliard d’euros y ont été consacrés en trente ans.
En 2012, la France était championne du monde pour la qualité de son réseau routier. Six ans plus tard, la voilà à la 18e place. Le manque de crédits et d’engagements de l’état dans ce domaine en est la principale cause.
En Aveyron, le Département pour autant ne faiblit pas dans sa volonté de maintenir son réseau (le deuxième plus important d’Occitanie après la Haute-Garonne) en très bon état, gage de sécurité et d’attractivité. Jusqu’à 50 M€ par an, en moyenne, sont dépensés dans les 6 000 km de routes (1 000 de voies principales, 5 000 de voies secondaires) qui sillonnent l’Aveyron, au côté de la RN 88, dont l’état à la charge, "et qui est essentielle pour l’économie d’un territoire qui ne peut pas vraiment compter, pour se désenclaver, sur le train notamment", glissent Jean-François Galliard et son président de la commission des routes, le sénateur Alain Marc.
Sauvegarde et sécurité
La route, ce "désenclavement interne" reste donc la pierre angulaire du transport en Aveyron, pour laquelle le conseil départemental fourbit ses armes au point de "ne rien négliger pour assurer la sauvegarde du réseau car il en va de la sécurité des usagers", et de la responsabilité juridique de la collectivité. Et en matière d’entretien, attendre, c’est perdre de l’argent, celui qu’il faudra engager pour refaire toute la route.
Ainsi, les techniques les plus en pointe sont mises en œuvre, avec l’appui du laboratoire départemental des routes qui mesure jusqu’à la "glissance" et la dégradation des chaussées pour entreprendre les réfections.
Et pour cette sécurité des usagers au quotidien rien ne doit être laissé au hasard : la chasse aux nids-de-poule, aux murettes effondrées, aux chutes d’arbres, sont scrutées par 12 patrouilles de deux agents, équipés pour intervenir à l’instant sur 90 % des travaux à accomplir, les plus lourds d’entre eux étant soumis à programmation.
Grands chantiers
S’y ajoute l’adaptation des tronçons et des liaisons, modifiés et recalibrés pour faire face aux augmentations de trafic ou aux changements de comportement des automobilistes… On pense ainsi à la RD 911 entre Bois-du-Four et le carrefour de Ségur, les travaux d’un montant de 2,2 M€ seront achevés fin juin. Ou encore à la liaison entre les zones des Gravasses et de la Glèbe à Villefranche, pour dévier le trafic des véhicules (dont de nombreux poids lourds) de la traversée de la bastide : un avis d’enquête est attendu fin 2020, les 7,6 km de ce nouvel axe bénéficient d’un budget inscrit de 17,5 M€.
Sévérac-Rodez : « On ne lâchera pas »
Le chantier du « barreau de Saint-Mayme », reliant depuis la rocade, l’Agglo de Rodez au Causse comtal en contournant Sébazac, est peut-être le plus emblématique : il « marque la volonté du Département de croire en la RN 88 à quatre voies de Rodez à l’A 75 », car les 7,5 km de ce tronçon seront reliés à cette dernière pour désenclaver tout le Nord-Aveyron.
Une volonté d’autant plus forte de la part du Département que, celui-ci assurant l’intégralité du financement de ce tronçon, a revu sa facture à la hausse, de 25 à 33 M€…
Le chantier devrait être achevé fin 2020.
Viabilité hivernale
Au catalogue des chantiers s’ajoutent d’incontournables récurrences comme la viabilité hivernale. Remettre les routes "au noir" quand la neige et le verglas s’y invitent est une rente qui varie, selon la rigueur du climat, de 1,7 à 4 M€.
Une armée en ordre de marche qui fait dire au président du conseil général, qu’il est "heureux que le Département et non la Région ait conservé la compétence des routes".
Celles-là même que veulent tenir, bien en mains, les élus du conseil départemental.
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