La famille Rigal régale à Rignac

  • Jérôme, Louis alias Zouzou le papa, sa sœur Sandrine portant son fils Raphaël, et Marie-Reine la maman à l’origine du Racanel.
    Jérôme, Louis alias Zouzou le papa, sa sœur Sandrine portant son fils Raphaël, et Marie-Reine la maman à l’origine du Racanel. O.C.
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Olivier Courtil

Jérôme Rigal a repris avec ferveur l’affaire familiale "Le Racanel" du nom du lieu-dit à Rignac. Une cuisine traditionnelle qu’il prend plaisir à faire découvrir et transmettre en qualité que maître estofinaïre.

Gaieté et simplicité habitent le restaurant "Le Racanel" à Rignac. Jérôme est aux fourneaux après avoir repris le flambeau précipitamment de sa maman Marie-Reine. " J’ai effectué l’école hôtelière de Millau puis Souillac, et je suis revenu prématurément pour remplacer ma maman atteinte d’une leucémie en avril 2000 ", confie-t-il. Au pied levé, la tâche ne fut pas aisée. " On est parti de loin avec la maladie ", ajoute-t-il. Mais, tombé dans la marmite, armé de volonté, avec dans l’esprit de " perpétuer l’entreprise familiale ", Jérôme Rigal ravive les papilles dans son restaurant connu et reconnu.

Tête de veau, jour de foire

Aujourd’hui, il est l’un des rares en activité et représentatif de la campagne. Jérôme se plaît à concocter des plats traditionnels tels que la tête de veau proposée chaque deuxième lundi du mois, jour de foire. Histoire de respecter la tradition. Et la filiation. Un plat préparé par sa mère tandis que son père Louis alias "Zouzou", n’est autre que le maçon du restaurant ouvert le 2 mars 1992. " Il fallait être inconscient à l’époque ", dit en ce sens Jérôme.

Mais le sens de l’histoire leur a donné raison. Tout comme le positionnement du restaurant à la sortie d’un giratoire de la déviation ! Les routiers se font une joie et un plaisir, station-service en prime, d’y déjeuner le midi. Sandrine, sa sœur, navigue d’ailleurs entre le comptoir et la caisse de la station-service quand le coup de feu est passé. Autour du comptoir des pancartes "Rue des bons amis" et autres hommages aux breuvages alcoolisés fleurent bon l’esprit du partage. Comme le (bon) temps d’avant. Celui que narre avec délectation Marie-Reine. Quand les gens partaient à Rodez comme ils montaient à Paris, s’arrêtant au Pas. Le temps où l’on prenait son temps. Mais point de nostalgie, Jérôme s’adapte et compose avec les goûts des clients. La tête de veau ne peut plus être l’unique plat proposé comme la langue de bœuf. Saucisses, cuisses de canard et surtout les frites s’avèrent incontournables pour les jeunes papilles. Mousse au chocolat, tiramisu et choux à la crème – "ils sont gourmands !" – sont plébiscités en dessert. Les convives ont même droit à trois choix en entrée, plat et dessert. C’est aussi le cas le week-end rehaussé pour accueillir un autre public. Celui des aînés, des cousinades bien que, pas plus tard qu’hier soir, il a fallu faire simple avec le repas à prévoir pour 500 participants au rallye du pays Rignacois. Car le Racanel est devenu incontournable dans le paysage local, "et les gens du coin ont joué le jeu dès le début", rappelle Jérôme. Tissu associatif, élus et clubs sportifs, tous connaissent la (bonne) adresse. Il faut dire qu’à la gaieté et la simplicité s’ajoute la qualité. Et Jérôme ne s’endort pas sur ses lauriers.

Nouvelle déco et ouverture sept jours sur sept

Des aménagements ont été effectués comme le bardage réalisé voici trois ans. À l’intérieur, même si ce n’est pas du goût de Zouzou, clarté et déco épurée ont été mises en avant. Jérôme s’est amusé à chiner, à l’image du panneau "Bouillon Kub" (en photo) et d’autres objets vintage. Il a aussi arrêté la partie traiteur qui prenait beaucoup de temps et d’énergie pour se concentrer sur le restaurant qui est désormais ouvert sept jours sur sept le midi depuis la rentrée. Pas de jour de repos donc, et encore moins le dimanche où la carte se refait une beauté. "Le stockfisch est le produit d’appel", résume-t-il. Jérôme est même entré dans le cercle fermé des maîtres estofinaïres. Histoire là encore de perpétuer la tradition ! Confit de canard et gigot d’agneau allaiton avec pommes au four sont aussi proposés. Avec, à titre d’exemple une assiette périgourdine en entrée et un cœur chocolat au dessert, le menu goûtu ne manque ni saveurs ni gourmandises. Et la reconnaissance, celle de la satisfaction des clients, est au rendez-vous. Au point même qu’un jour, ce fut sa prof de Français qui est venue faire part de sa réussite et reconnaître ses torts en pensant "qu’il n’arriverait à rien dans la vie vu ses résultats scolaires". La preuve que non. Jérôme est chef. Chef du Racanel qui, dans trois ans, célébrera déjà ses trois décennies. Pour les vingt ans, le 1er septembre 2012, la famille Rigal avait mis les petits plats dans les grands, offrant le repas aux prestataires, le tout agrémenté de concerts. Un millier de personnes, amis, connaissances et clients, était venu saluer la "Rue des bons amis" dont la moitié avait partagé le repas. "Aujourd’hui, on ne pourrait plus le refaire", conclut Jérôme. Par sa faute car il y aurait encore plus de monde devant la porte du Racanel !

Le Racanel à Rignac au 05 65 64 46 49. Ouvert tous les jours.
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