Villefranche-de-Panat. Désenchanté, Marcel Boudes, le maire, ne briguera pas un autre mandat
C’est à la suite du décès du maire Pierre Raynal, survenu le 27 janvier 2014, que Marcel Boudes, alors premier adjoint, devint maire par délégation. La population, et le conseil municipal, le confirma ensuite dans cette fonction, lors des élections municipales de mai 2014. Et, comme tous les maires, son mandat se terminera en mars prochain. Et comme un maire sur deux, il jette l’éponge, désabusé. Il ne disputera donc pas sa propre succession. Homme affable, discret, voire un peu effacé, il aura assuré cette fonction exigeante avec une réelle conviction et un sens de l’écoute. Il aura aussi fédéré une équipe. Mais après sept mandats, à 68 ans, il avoue son "ras-le-bol", sans tourner autour du pot : "Tous les ans il manque 10 % au budget de fonctionnement. Il faut mendier les subventions, se bagarrer, toujours se bagarrer. C’est usant ! Je manque de dotations. Elles ont baissé". Et un aveu lui tire alors des larmes. Les larmes de cet homme à fleur de peau sont lourdes de sens : "Je n’avais peut-être pas la capacité d’être maire. Je n’ai pas fait d’études. J’ai eu du mal, au début, à prendre la parole en public. J’ai pris de l’assurance. Ça va mieux. J’aurais peut-être continué… Mais à quoi on sert ?" Marcel Boudes aura servi, entre autres, à l’ouverture du cheminement du lac (avec l’aide du maire d’Alrance et d’Arnaud Viala, le député), ce superbe sentier, parfois lacustre, de 10 kilomètres ; à l’acquisition de l’ancien village des Armées ; à la création de la salle multimédia ; à la reconstruction, après son incendie, du snack de la plage ; à l’agrandissement du garage communal ; au passage en Led de 75 % de l’éclairage communal ; aux travaux de rénovation de l’école publique… "Avant le décès brutal de Pierre Raynal, avoue-t-il, je n’avais jamais pensé à être maire. C’est du plein-temps, du temps vraiment complet. Mais je ne le regrette pas". Il quittera ses fonctions en laissant derrière lui l’image d’un homme dévoué et vrai, plein d’émotions. Et s’il avoue avoir quelques idées sur son remplaçant, il se tait ! Nous aussi.