Une action coordonnée face au défi de la transmission des exploitations agricoles

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  • L’Aveyron, département qui installe le plus d’agriculteurs chaque année (151 en 2018), a devant lui un véritable défi à relever.
    L’Aveyron, département qui installe le plus d’agriculteurs chaque année (151 en 2018), a devant lui un véritable défi à relever. Repro CPA
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Philippe Routhe

Alors que l’Adasea mène des réunions sur la thématique de la transmission à travers tout le département, les jeunes agriculteurs organisent samedi à Flavin une journée "Adopte un repreneur".

L’enjeu de la reprise des exploitations agricoles est majeur en France. Dans un département comme celui de l’Aveyron il est, disons-le tout net, vital pour le tissu économique. Département agricole qui installe le plus d’agriculteurs chaque année (151 en 2018), il a devant lui un véritable défi à relever.

Aujourd’hui, en Aveyron, quand un agriculteur s’installe, ce sont 2,3 agriculteurs qui prennent leur retraite. Sur les 9 000 exploitations, environ, dénombrées dans le département, 2 600 chefs d’exploitations sont âgés de 58 ans au moins… Ce qui signifie donc qu’une vague importante de départs se prépare dans les années à venir.

Raison pour laquelle ce sujet de la transmission, de la cession, du renouvellement des générations, préoccupe plus particulièrement le tissu agricole aveyronnais. Et concerne tout le tissu économique du département. Surtout quand on sait que, selon de récentes études, un agriculteur représente entre six et sept emplois induits…

Ce sujet de l’installation-transmission est un des piliers de l’Adasea (Association départementale pour l’aménagement des structures des exploitations agricoles), à la chambre d’agriculture de l’Aveyron. Tous les deux ans, elle mène ainsi un marathon de réunions dans tout le département, qui s’adresse aux chefs d’exploitation âgés de 58 ans au moins. "Car entre 55 ans et 58 ans, ils sont très nombreux et encore pas trop intéressés par le sujet. Et à 58 ans, si on estime le départ à 62 ans et demi à peu près, commencer à préparer la cession quatre ou cinq ans avant, ce n’est pas de trop ", explique Philippe Lavergne, chef de projet Agriculture Installation/ transmission, à l’Adasea.

2 600 chefs d’exploitations

Sur les 2 600 chefs d’exploitations recensés en Aveyron, plus de la moitié dégagerait une perspective de reprise. C’est donc l’autre moitié qui est surtout "visée" par cette grande campagne de sensibilisation à la reprise de l’installation.

"Nous sommes le premier département en termes d’installation, mais l’on ne peut se satisfaire de cela. Le ratio d’un installé pour 2,3 départs n’est pas bon. Il faut tendre vers le un pour un" soutient Romain Déléris, vice-président des Jeunes Agriculteurs en charge de ce délicat dossier. Les JA sont très actifs en la matière. Ils mènent plusieurs actions de front. Notamment la signature de charte locale à l’installation, qui vise, sur un territoire donné, à évaluer les besoins et les potentiels.

C’est devant les difficultés rencontrées par le RDI (répertoire départ installation), sorte de bon coin des annonces de reprises, demandes d’association ou de location d’exploitations, que les JA ont souhaité provoquer des rencontres "physiques", en organisant, samedi à Flavin, la journée "Adopte un repreneur".

"D’un côté, on veut sensibiliser les cédants à l’enjeu que cela représente et à leur responsabilité en matière de dynamique du territoire. Et aux acquéreurs potentiels, on souhaite qu’ils puissent évaluer leur projet", explique Romain Déléris. "D’un côté comme de l’autre, chacun a une problématique qu’il doit partager".

"Les réunions que nous organisons, explique Philippe Lavergne, sont de nature à susciter chez les agriculteurs l’envie d’en parler en tête avec un technicien. Elles reprennent des sujets transversaux".

En cette fin d’année, le sujet est plus que jamais posé sur la table en Aveyron. Il y va de l’avenir de l’agriculture aveyronnaise, de son économie aussi.

Adasea : un marathon de réunions

Depuis le début du mois, plusieurs réunions ont déjà été organisées par l’Adasea. Cela se poursuit jusqu’au 9 décembre.

18 novembre : 9 h 30, Belmont-sur-Rance, salle Sainte-Famille au centre du village ; 14 h 30 à Saint-Affrique, salle le Caylus (face à la MSA).

19 novembre : à 14 h 30, à Rieupeyroux, salle Gitat (sous la mairie).

25 novembre : 9 h 30, à Réquista, à la Maison pour tous ; 14 h 30 Saint-Cyprien-sur-Dourdou, à la mairie.

26 novembre : à 10 heures, à Baraqueville, à la mairie.

27 novembre : à 9 h 30, à Espalion, chambre d’agriculture à la salle de Réunion.

28 novembre : à 14 heures, à Pont-de-Salars, à la mairie.

3 décembre : à 14 h 30, à Drulhe, à l’espace des Templiers.

4 décembre : à 9 h 30, à Sainte-Geneviève, Salle du Centre culturel le Cambon.

9 décembre : à 14 h 30, à Rignac, Espace Jarlan.

À Flavin, un "speed dating" entre cédants et repreneurs potentiels

C’est la première fois que les agriculteurs proposent un tel rendez-vous. Ils vont mettre face à face, vingt personnes qui souhaitent céder leur exploitation, face à dix autres en quête d’une exploitation. Cela, en ayant bien préparé le terrain.

En matinée, sera organisée une table ronde d’experts sur quatre thématiques autour de ce sujet de l’installation et de la transmission, avec notamment des représentants du Crédit Agricole et des centres de gestion.

Après un repas, se déroulera le speed dating. "Notre souhait, explique Romain Déléris, vice-président des JA, est que tous ceux qui participent à ce premier rendez-vous, repartent avec des éléments concrets."

Pour une première expérience, la présence de 20 cédants e 10 repreneurs potentiels satisfait les Jeunes Agriculteurs. A suivre.

Samedi 16 novembre à Flavin à partir de 12 h 30
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