Millau : un "gilet jaune" devant la justice pour "violences volontaires" sur un policier

  • Âgé de 69 ans, le militant arrêté dément les accusations qui lui sont portées.
    Âgé de 69 ans, le militant arrêté dément les accusations qui lui sont portées. Midi Libre - EVA TISSOT
Publié le , mis à jour
Célian Guignard

Le militant aurait frappé un agent, dimanche 17 novembre, lors de la fête d'anniversaire du mouvement, organisée sur le rond-point de Saint-Germain. L'homme de 69 ans passera devant le tribunal correctionnel de Rodez mercredi 26 février. Après sa présentation devant le parquet, lundi 18 novembre, il a été placé sous contrôle judiciaire.

C'est un dossier sensible que les juges du tribunal correctionnel de Rodez auront à juger mercredi 26 février. Très sensible même. Alors que le département de l'Aveyron avait plutôt été épargné par les polémiques concernant les "gilets jaunes", un militant de Millau sera présenté devant la justice pour des faits de "violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique" commises "en réunion" dans le cadre d'une "manifestation non déclarée". Un policier aurait en effet été frappé à l'oreille, dimanche 17 novembre, alors qu'une fête en l'honneur du premier anniversaire du mouvement était organisée sur le rond-point de Saint-Germain, en contrebas de l'autoroute A75.

12 jours d'ITT, un mois d'arrêt de travail

Peu avant midi, dimanche, les "gilets jaunes" préparaient leur barbecue. Les barnums étaient montés. "L'ambiance était calme", selon les participants. La situation a dégénéré quand un militant de l'Amassada – collectif opposé à la construction d'un méga transformateur électrique à Saint-Victor-et-Melvieu et qui participait à l'action –  a insulté les gendarmes mobiles. Ces derniers, avec la police nationale, ont pénétré sur le campement provisoire pour l'interpeller.

"Une mêlée de rugby"

Dans un mouvement de foule, que certains témoins décrivent comme "une mêlée de rugby", un homme de 69 ans a également été arrêté. Ce dernier aurait donc porté un violent coup à l'oreille d'un agent. Le fonctionnaire, après avoir vu un médecin ORL, a bénéficié de 12 jours d'ITT et d'un mois d'arrêt de travail. L'un de ses tympans a été perforé et il souffre d'une surdité permanente. Selon des sources proches du dossier, il reconsultera prochainement un spécialiste "pour éventuellement faire évoluer son ITT et envisager de nouveaux soins".

Interdiction de se rendre à Millau

Placé une première fois en garde à vue, le jour même, le "gilet jaune" mis en cause est ressorti en début de soirée. Le lendemain, lundi 18 novembre, il a été convoqué une seconde fois au commissariat, avant d'être replacé en garde à vue. En fin de journée, il a été présenté au parquet de Rodez qui a décidé de le placer sous contrôle judiciaire. L'une des mesures lui interdit de se rendre à Millau, sauf pour se faire soigner. En effet, le retraité souffre d'une fracture du pouce et d'un arrachement d'un tendon de la main droite. Une blessure qu'il a bien contractée pendant l'intervention des forces de l'ordre. Il sera opéré, ce mercredi 20 novembre.

"Complètement disproportionné"

L'ancien syndicaliste dément fermement l'ensemble des accusations qui lui sont portées. Un témoin, qui se tenait "à deux mètres de la scène", va d'ores et déjà dans son sens : "Il était énervé, c'est vrai. Je lui ai dit de se calmer. Mais je ne l'ai pas vu mettre de coups. Absolument rien. C'est allé très vite. Les gendarmes ont plaqué le jeune qui venait de les insulter. Des personnes sont tombées. Il faut dire que les forces de l'ordre n'y sont pas allées de main morte. C'était complètement disproportionné. Ils auraient pu attendre que le type ressorte et parte à pied, plutôt que de l'interpeller comme ça. Les insultes, ce n'était pas une raison pour foutre le bordel sous le barnum."

À travers cette affaire, certains dénoncent une volonté "d'attaquer le mouvement" et de "décourager les gens de manifester". Il reste à présent aux magistrats d'établir la vérité lors d'un procès contradictoire, qui s'annonce sensible. Très sensible.

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