Une déléguée CGT menacée de licenciement à Millau : "On m’a humiliée, lapidée en public"
Alors que sa "camarade", sous le coup d’un licenciement, était convoquée devant le comité social et économique, le syndicat a mobilisé ses troupes depuis les quatre coins de l’Aveyron.
Saint-Affrique, Rodez, Villefranche-de-Rouergue… Les militants de la CGT ont fait de la route pour rejoindre Millau, en ce lundi 18 novembre. Alors qu’une de leurs "camarades" de l’Ehpad des Cheveux d’ange est sous le coup d’un licenciement, 40 syndicalistes sont venus la soutenir lors de sa convocation devant le Comité social et économique (CSE), à 15 h 30, dans l’immeuble de l’Union des mutuelles millavoise (UMM).
"Humiliée, lapidée en public"
Une heure plus tard, l’intéressée est ressortie annoncer les résultats des votes. Sur quatre délégués du personnel, dont elle-même, trois se sont prononcés contre sa révocation. Un s’est abstenu. Le procès-verbal sera envoyé à la Dirrecte. L’inspecteur du travail, après une enquête contradictoire, aura deux mois pour rendre son avis sur le conflit qui secoue l’Ehpad millavois.
Selon la déléguée syndicale concernée, "un abandon de poste" lui serait reproché. "Je travaille de nuit, poursuit-elle. La directrice et son adjointe sont passées, une fois, à minuit, officiellement pour constater la charge de travail. J’étais en pause, avec le bip pour répondre aux appels. J’étais assise sur un fauteuil. C’est ce qu’elles me reprochent. Mais je subis des attaques depuis la grève du mois de juin. Lors d’une assemblée générale extraordinaire, on m’a humiliée, lapidée en public. Dans le compte rendu, on m’avait déjà menacée…"
Un "lynchage"
Pour le moment, seule la CGT s’exprime sur les vives tensions qui existent aux Cheveux d’ange. Ses responsables parlent d’un " lynchage", d’une " entreprise de démolition", d’"une volonté d’abattre" l’organisation syndicale. Armand Haon, président de l’UMM, sollicité à plusieurs reprises et qui a rapidement quitté les lieux avant le CSE, témoignera lors d’une conférence de presse, prévue ce mercredi 20 novembre.
En attendant le dénouement, la salariée continue le travail. "Ils ne m’ont pas mise à pied. Alors, je continue. Ils voudraient que je m’arrête, que je tombe en dépression. Mais je ne leur ferai pas ce plaisir."
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