Rodez : à Foch, ils ne sont pas prêts d’oublier le Goncourt des lycéens

  • Les lycéens ont pu partager une belle aventure.
    Les lycéens ont pu partager une belle aventure. Repro CPA
Publié le
Ph.R.

Une classe de seconde professionnelle a fait partie du jury. Une aventure littéraire exceptionnelle !

Récemment, à la Maison du livre, une dame qui venait d’acheter Les choses humaines, de Karine Tuil, confiait à une vendeuse : "Le Goncourt des lycéens, c’est le seul que j’achète les yeux fermés. Je fais confiance aux jeunes. Ils ne sont pas soumis aux pressions des éditeurs et tout ça…"

Mais sait-elle, cette dame, que, cette année, une classe de seconde professionnelle du lycée Foch a participé au jury de ce prix ? Retenue qu’elle était parmi les 49 classes françaises. Autant le dire tout de suite. C’est exceptionnel ! Et les lycéens ne sont pas prêts d’oublier cette aventure littéraire. Et pas seulement parce qu’ils ont eu l’occasion, la chance même, de pouvoir rencontrer onze des quatorze écrivains en lice pour le prix cette année.

De celui qui en a lu qu’un seul à ceux qui en ont lu huit ou neuf, tous ces élèves ont été marqués par ces histoires qu’ils n’auraient jamais lues sans la détermination enthousiaste de leur enseignante de français, Laurence Garrigues, à qui l’inspecteur de Lettres a proposé de relever ce défi. Car c’en est un ! La sélection proposait en effet des romans loin de leurs lectures quotidiennes…

Le Ghetto intérieur, de Santiago Amigorena, qui retrace la vie de son grand-père, Vicente Rosenberg, un juif polonais émigré en Argentine en 1928, qui s’est muré dans le silence, fait partie de ces livres qui ont accroché les Ruthénois. Mur Méditerranée, qui évoque le drame des migrants, également.

Ce dernier livre fait partie, avec Avant que j’oublie, d’Anne Pauly, et Le ciel par-dessus le toit, de Nathacha Appanah, des trois romans qui ont été sélectionnés. Un verdict que Tiago et Amélia ont amené à Marseille pour la délibération régionale.

Deux mois exceptionnels pour relever le défi

Pour leur enseignante, ce sont deux mois exceptionnels qui viennent de s’écouler. Avec la documentaliste Lara Bayol, elles ont tout mis en œuvre pour que le défi soit relevé. "Plus de 70 % des élèves ont lu au moins trois livres ", glisse Laurence Garrigues. "Il y en a un qui en a lu huit, un autre neuf, un autre un, mais c’est une victoire !"

Au final, de belles scènes se déroulent devant le lycée. Ainsi ce groupe de garçons, plus prompts à se jeter sur des magazines sur les vélos ou des mangas, livre ses sentiments après cette expérience. "Le ghetto intérieur, c’était dur à lire, surtout à la fin, mais j’ai tenu à aller jusqu’au bout", glisse l’un. "Moi, c’est Anna Pauly que j’ai préféré…." dit un autre. "Il y en a un, il ne m’a pas trop intéressé, mais je l’ai lu quand même". Un échange inimaginable il y a quelques semaines à peine.

"Aujourd’hui, il faut faire retomber le soufflé. Peut-être en fin d’année reviendrons-nous sur cette aventure ", explique Laurence Garrigues, tout en soulignant la fierté qu’elle a pu ressentir chez ses élèves d’être invités à une table à laquelle on ne les attend pas forcément.

"Désormais, un prix littéraire, ça leur parle. Ils savent ce que cela représente. Ils ne l’oublieront jamais" glisse l’enseignante. Il y a des livres pour lesquels on sait, lorsqu’on les referme pour la dernière fois, que l’on n’oubliera pas le sentiment qu’il a imprimé en vous. Ce chapitre de leur vie que viennent de refermer ces secondes du lycée Foch en fait partie.

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