Aveyron : État et région soutiennent la modernisation des entreprises

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  • « Il n’y a pas de grande économie sans grande industrie », avait insisté Agnès Pannier-Runacher, en mars dernier, dans la nouvelle usine de Figeac Aéro.
    « Il n’y a pas de grande économie sans grande industrie », avait insisté Agnès Pannier-Runacher, en mars dernier, dans la nouvelle usine de Figeac Aéro. Photo José Torres -
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Joel Born

La Région lance avec l’État un nouveau programme dédié à la transformation des entreprises vers l’industrie du futur. Le précédent a permis de mobiliser plus de 36 M€ et d’accompagner 84 entreprises, dont 7 en Aveyron.
 

Les chiffres sont implacables. En trois ou quatre décennies, depuis les années 80, l’industrie française a subi une douloureuse descente aux enfers. La part de l’industrie dans le PIB (produit intérieur brut) a ainsi chuté de moitié, passant de 25 % en 1975 à 12,5 % aujourd’hui. Et les effectifs de ce secteur d’activité sont passés de plus de 6 millions de personnes à la fin des Trente glorieuses à moins de 3 millions à présent. La France se retrouve ainsi à la traîne au niveau européen, très loin derrière l’Allemagne, où l’industrie représente encore plus de 20 % du PIB.

En Aveyron, le Bassin de Decazeville est, hélas, l’exemple frappant de cette véritable saignée industrielle, avec la disparition de la sidérurgie, en 1987, et de l’exploitation charbonnière, au début des années 2000. L’occasion, bien sûr, de rappeler que la production industrielle est une variable explicative très sûre de la prospérité d’un pays. Sachant, aussi, qu’un emploi dans l’industrie génère deux emplois dans les services. Après des années de déclin, conscient de l’enjeu, l’État se mobilise pour aider les entreprises françaises à réussir leur indispensable mutation vers l’industrie du futur. "Il n’y a pas de grande économie sans grande industrie. Pendant trente ans, on a cru qu’on pouvait vivre sans usine, et on a provoqué la relégation d’un certain nombre de territoires", avait insisté la secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, lors de l’inauguration de la nouvelle usine du futur de Figeac Aéro en mars dernier.

6,8

Sur la période 2020-2022, le financement du programme (6,8 M€) sera pris en charge par l’État (3,2 M€) et la Région (3,6 M€). Il permettra l’accompagnement de 400 entreprises régionales, TPE, PME et ETI de 1 à 4 999 salariés. À l’issue du parcours, la Région pourra mobiliser ses différents dispositifs d’intervention pour soutenir les entreprises dans la mise en œuvre globale de leur transformation.

 

7e région industrielle de France

Septième région industrielle de France, avec quelque 215 000 emplois, l’Occitanie connaît une évolution positive de l’emploi industriel (+0,8 % en 2017), grâce notamment au dynamisme du secteur agroalimentaire et de sa filière aéronautique toulousaine, qui porte toute une région et de nombreux sous-traitants, à l’image de Figeac Aéro ou de Lisi Aerospace, à Villefranche-de-Rouergue.

Ainsi que le rappelait, récemment, le préfet de Région, Étienne Guyot, depuis 2014, grâce aux efforts conjugués de l’État et des régions de France, quelque 5 200 entreprises ont pu être accompagnées. Un nouveau dispositif, cofinancé par l’État et les Régions, va permettre de soutenir 10 000 PME supplémentaires d’ici 2022. L’État a ainsi débloqué 80 M€ dans le cadre du programme des investissements d’avenir, pour abonder les initiatives régionales, à hauteur de 8 000 € par entreprise.

Ce programme d’accompagnement, qui sera opérationnel dès février 2020, doit permettre aux entreprises de gagner en compétitivité, en prenant notamment le virage du numérique, de replacer l’humain au centre de l’entreprise, d’engager une démarche d’innovation continue et de réduire leur empreinte environnementale.

Dynamisme économique

Pour le conseiller régional capdenacois, Stéphane Bérard. L’emploi est un enjeu primordial mais nous ne faisons qu’accompagner et booster la dynamique économique régionale, en particulier auprès des TPE et des PME." L’occasion pour l’élu aveyronnais de souligner l’importance de la révolution industrielle digitale et de la modernisation d’outils de production vieillissants (19 ans d’âge moyen), dans un pays où l’équipement en robots industriels est relativement faible (132 en France, pour 10 000 employés, contre 185 en Italie, 309 en Allemagne et 631 en Corée du Sud).

Le précédent plan régional (2014-2017) en faveur de l’industrie du futur a mobilisé 36,34 M€. Le nouveau programme devrait permettre de mobiliser une enveloppe aussi conséquente, vraisemblablement même supérieure. Et Stéphane Bérard de mettre en avant la volonté régionale de "proximité effective, qui permet de développer des liens directs avec le monde économique."

 

3,7 M€ pour sept entreprises aveyronnaises

Lors du précédent plan, qui courait de 2014 à 2017, la Région a accompagné sept entreprises aveyronnaises et huit projets, pour un montant global de 3,7 M€, réparti de la sorte : 44 125 € pour l’aide au conseil ; 1,1 M€ dont 509 000 € de fonds Feder pour le financement de matériel et d’immobilier ; 717 300 € dont 209 260 € pour l’appel à projet Easynov et 2,2 M€ de fonds Feder pour des avances remboursables.

Les sept entreprises ayant bénéficié d’une aide régionale dans le cadre du plan Industrie du futur sont : Société Technic Services, à Decazeville ; Projection Plasma System, à Montbazens ; Défi 12, à La Primaube ; Sofop à Olemps ; la biscuiterie du Moulin du Pivert, à La Fouillade ; les Salaisons Sacor, à Villefranche-de-Rouergue et le laboratoire Nutergia, à Causse-et-Diège.

Le nouveau programme en est actuellement au stade de la phase d’identification des entreprises, qui pourront bénéficier du dispositif.

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