La pré-adolescence existe-t-elle vraiment ?

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    La pré-adolescence existe-t-elle vraiment ?
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Destination Santé

Le concept de ‘pré-adolescent’ aurait émergé aux Etats-Unis, dès les années 1940. Il semble avoir été construit puis s’être renforcé sous l’influence de deux disciplines : la psychologie et le marketing, en quête de nouveaux segments de consommation. 

Sur le plan psychologique, « la pré-adolescence constitue une période transitoire entre l’enfance et l’adolescence », pose la psychologue nantaise Valérie P. Ses caractéristiques ? « Sur le plan affectif, l’enfant est encore un… enfant, mais il s’identifie aux adolescents. Par exemple, au niveau des tenues vestimentaires, des goûts musicaux, du vocabulaire employé etc. » Comme les ados, il peut aussi marquer de l’opposition aux parents, ce qui peut désarçonner ces derniers.

Nicoletta Diasio et Virginie Vinel, anthropologues, respectivement à l’Université de Strasbourg et à l’Université de Franche-Comté, ont étudié cette catégorisation qui aurait essaimé en Europe à partie des années 1990. Elles soulignent que « l’allongement de la vie conduit à des redéfinitions de l’ensemble des âges, (…) avec une transformation des temps de l’enfance et de la jeunesse ».

Des contours flous 

La pré-adolescence correspondrait alors aux 9-13 ans, selon Valérie P. Sans infirmer, ni confirmer, les deux scientifiques expliquent que « le CM1 (autour de 9 ans) marque le début d’un nouveau cycle à l’école primaire, mais le CM2 se déploie autour « d’événements anticipatoires », comme le renouveau de la chambre, des accessoires, les visites à la future école, qui préparent la transition au collège. L’entrée en sixième est un passage instituant, (…) mais beaucoup d’interlocuteurs citent la classe de cinquième comme celle où « vraiment » les enfants assument leur nouveau statut ». Celui d’adolescent.

Les contours du concept de pré-adolescence apparaissent toutefois loin d’être parfaitement définis. Les deux scientifiques parlent d’ailleurs de « pré-adolescences au pluriel », face à la pluralité des discours. Lesquels ? Ceux des chercheurs, y compris sociologues et anthropologues et du coup ceux « des adultes, des médias. Et des enfants eux-mêmes »…

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